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Haruna Darbo <[log in to unmask]>
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Fri, 6 Feb 2009 11:25:35 -0500
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ATT entre en guerre © Jeune Afrique 

ATT wages war. Courtesy: Jeune Afrique.



Après avoir privilégié le dialogue avec la rébellion, le chef de l’État a décidé de recourir à la force. Reste à mobiliser les moyens nécessaires pour gagner cette nouvelle bataille.



After entertaining dialogue with the rebels to no avail, the President has decided to use the language of force. He mobilizes all resources necessary to win this here battle. 







Jamais les rebelles touaregs n’avaient frappé si près de Bamako. Le 20 décembre, une colonne dirigée par l’irréductible Ibrahim Ag Bahanga s’est aventurée à quelque 1 000 kilomètres de ses bases de l’Adrar des Ifoghas, à la frontière algérienne, et a attaqué la garnison militaire de Nampala, à 500 kilomètres à peine de la capitale. Les militaires maliens ont défendu chèrement leur peau. Ils ont même repoussé un premier assaut rebelle. Mais le coup fatal est venu de l’intérieur de la garnison. Un caporal issu de la rébellion et récemment intégré dans l’armée a tué son chef de peloton. Panique dans le camp militaire. Le deuxième assaut a été décisif, et le bilan est lourd. Neuf militaires tués, selon Bamako. Plus de vingt, selon les rebelles.



Never have the bandits hit this close to Bamako. On Dec. 20th, 2008, a band led by the tenacious Bahanga adventured some 1000 from his base of the Adrar of the Ifoghas near the Algerian border, to attack the Nampala garrison, 500 km from Bamako. The Malian officers defended themselves at high cost. They repelled a first rebel assault but the fatal blow came from within the garrison. A corporal from the rebels who was recently integrated into the Malian army (in line with the Algiers Accord) shot his troop leader. Panick ensued. The second assault was more decisive and the cost was high. 9 Army troops were killed , along with more than twenty rebels.



Comme si cela ne suffisait pas, les combattants de Bahanga sont restés encore une bonne semaine dans la région et ont nargué l’armée malienne entre Nampala, Nara et Nioro, le long de la frontière mauritanienne, avant de regagner leur repaire montagneux du nord. Autant dire que le moral des troupes n’est pas très haut…



As if that wasn't enough, Bahanga's men remained in the area for a good week provoking the Army between Nampala, Nara, and Nioro, along the Mauritanian border, before regaining the Northern hills. This is evidence that the morale of the troops was not high.



Très vite, le président Amadou Toumani Touré (ATT) a senti le danger. Dès le 22 décembre, il a lancé, à Kayes : « Trop, c’est trop ! Nous ne pouvons pas continuer à subir, à compter nos morts et à chercher la paix. » Fini la main tendue. C’est la guerre. ATT qualifie désormais les rebelles – « une bande de marginaux isolés au sein de la communauté touarègue » – avec le même mépris que Mamadou Tandja évoquant la rébellion touarègue du nord du Niger.



The President quickly sensed the danger posed by the rebels. From Dec. 22nd, he launched in Kayes Operation SANITOWEL with the mantra: "enough is enough. We cannot continue to count our casualties in search of peace. A band of uncouth and isolated Tuareg clansmen is unconsolable". 

 Force supplétive





Aussitôt, pour compenser les carences de l’armée, ATT a constitué une force supplétive à dominante arabe : plusieurs centaines de combattants sous les ordres du colonel Mohamed Ould Meidou, un officier arabe de la région de Tombouctou. Au risque de dresser les communautés arabe et touarègue l’une contre l’autre. Le 20 janvier, l’armée malienne a annoncé triomphalement la prise et la destruction de « la principale base rebelle », Tinsalak, près de la frontière du Niger. Selon les rebelles, Bahanga avait abandonné cette position depuis six mois, bien que des vivres et du carburant y aient été saisis. La victoire est surtout symbolique. Mais c’est toujours bon pour le moral…



ATT constituted an adhoc Arab force of several hundred troops to be led by Colonel Mohamed Ould Meidou, an Arab officer of Tomboctou, at the risk of pitting the Arab and Tuareg communities against each other. On Jan 20th, 2009, this army announced the triumphal destruction of Bahanga's main base in Tinsalak close to the Niger border. According to the rebels, Bahanga had abandoned the base some six months prior, even though fuel and rations were encountered there. The victory was symbolic. It was good for morale. 



L’attaque très audacieuse de Nampala pose au moins trois questions.



The attack on Nampala raises 3 questions. 



1 – Le renseignement. Comment une colonne de plusieurs dizaines de véhicules peut-elle rayonner sur 1 000 kilomètres sans être repérée ? En fait, il semble qu’un satellite américain l’a localisée, mais que l’information n’a pas été prise au sérieux à Bamako. Il est vrai qu’ATT ne dispose pas, comme le Tchadien Idriss Déby Itno, des yeux et des oreilles d’un avion Breguet Atlantic de l’armée française. Indépendance oblige.



1. How can a colony of several tens of vehicles trek 1000 km without being spotted? It appears that an American satellite image had spotted them but the information was not regarded seriously by Bamako. It is true that ATT is not privy, as Chad's Idriss Deby Itno, to the eyes and ears of the French spy plane Atlantic Breguet, thanx to Independence.  



2 – La mobilité. La « promenade » des rebelles pendant une semaine autour de Nampala prouve que l’armée malienne est incapable de projeter rapidement des troupes sur le front. Manque de véhicules et d’appui aérien. En avril 2008, près de Kidal, au nord-est, deux hélicoptères maliens qui volaient à très basse altitude ont réussi à surprendre une colonne rebelle et à tuer plusieurs de ses membres. Mais lors de l’opération, l’un des pilotes ukrainiens a été touché par un tir ennemi. Depuis, les Ukrainiens sont rentrés chez eux et les hélicoptères ne volent plus.



2. Rebel-cruising for a week around Nampala proved that the Malian Army is incapable of rapid deployment of troops to the front. Lack of enough vehicles and air support. In April 2008, near Kidal in the Northeast, 2 helicopters flying at low altitude succeeded in surprising a rebel colony and killed several of their group. But the Ukrainian pilots returned home and those helicopters are not flying any more.



3 – Le jeu de l’Algérie et des États-Unis. ATT n’a sans doute pas tort quand il dit que l’un des principaux objectifs – inavoués – d’Ibrahim Ag Bahanga est de faire partir l’armée et la douane maliennes de Tinzaouatène et de tout l’Adrar des Ifoghas afin de pouvoir trafiquer en toute tranquillité sur les pistes transsahariennes. De l’autre côté de la frontière, à Tamanrasset, quelques riches commerçants algériens prospèrent grâce à ce trafic en tout genre (carburant, cigarettes, et maintenant cocaïne), et les rebelles blessés au combat sont soignés dans un dispensaire de la ville. Cela dit, les Algériens restent très prudents car ils se méfient des connexions éventuelles entre rebelles touaregs et islamistes algériens d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).



3. ATT had cautioned that one of the objectives of Bahanga was to evict the Malian Army and customs from Tinzawatan and all of the Adrar of the Ifoghas in order to engage in drug and human trafficking in peace. On the other side of the border, in Taman-rasset, some Algerian businessmen prosper from this traffick in contraband to include fuel, cigarettes, and cocaine, and the wounded rebels get treatment from the town clinic. That said, the Algerians are wary of the connection between the Touareg Rebels and Al Qaa'Ida of the Maghreb (AQMI).



Un besoin d’argent frais



The need for new money. 



Les Américains mènent aussi une partie serrée. Dans le cadre de leur initiative Pansahel, ils détachent très régulièrement quelques centaines d’hommes à proximité de l’aéroport de Gao pour surveiller les mouvements islamistes dans le nord du Mali. L’air de rien, la belle cité endormie des bords du fleuve Niger est devenue une base américaine qui ne dit pas son nom. Une base temporaire. En septembre 2007, un avion américain a même décollé de Gao pour parachuter du ravitaillement à des soldats maliens encerclés dans la zone de Tinzaouatène. L’avion a essuyé des tirs rebelles. Pour autant, Washington ne veut pas se laisser entraîner dans une guerre malienne, et, sur le terrain, sous couvert d’assistance aux populations et au cheptel, des agents américains gardent le contact avec toutes les tribus sahariennes dans l’espoir d’infiltrer AQMI.



The Americans also have a consideration. In line with their PanSahel initiative, they regularly deploy a few hundred men near the Gao Airport to survey Al-Qaa-Ida movements in North Mali. The beautiful sleepy city along the banks of the Niger River has become an American Base that does not say its name. A temporary stranger in our midst. In sept. 2007, an American plane took off from Gao to parachute supplies to Malian soldiers surrounded in Tinzawatan. The plane received fire from the rebels. The Americans do not wish to be distracted by a Malian war, and on the ground, they clandestinely maintain contact with all the Sahara tribes to infiltrate AQMI.



S'il vaut gagner cette guerre, ATT sait qu’il lui faut de l’argent frais. Sinon, pas d’unités spécialisées, pas de drones, pas d’hélicoptères. Pour cela, le président malien sollicite l’aide des Européens qui, c’est vrai, sont directement touchés par le trafic de cocaïne sur les pistes sahariennes. Mais l’UE souhaite avant tout une vraie coordination entre tous les pays concernés. « Dans cette zone, le Mali occupe une position centrale », fait valoir l’ancien ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, qui vient de créer l’Observatoire sahélo-saharien de géopolitique et de stratégie. « Pourquoi ne pas y mettre en place un centre de coordination militaire qui inspirera confiance aux bailleurs de fonds ? » Le Sahel, c’est comme les zones tribales du Pakistan. Une immense zone de non-droit, et un grand terrain de jeu pour stratèges de tout poil.



If he is going to win this war, ATT knows that he needs new money. There are no specialised units, drones, or helicopters. For that ATT solicits the Europeans, who are directly affected by the cocaine traficking. But the EU hopes for a coordinated campaign among all the concerned countries. "In this area, Mali occupies a central position" observed the former minster of defense Soumeylou Boubeye Maiga. "Why not establish a central command that inspires confidence in the EU?" The Sahel is like the tribal zones of the Northwest Frontier Province of Pakistan. A vast zone of lawlessness and a limitless play area for all and sundry. 


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