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Thu, 6 Aug 2009 13:01:38 -0400
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Presse













Nord Mali : L’opinion des hommes politiques






Sur le territoire malien, la nébuleuse ne peut pas être comme un poisson dans l’eau.

  Alassane Abba, Secrétaire général de la Convergence pour la démocratie au Mali (Codem) : « Je ne jugerai pas de la solution militaire »

Je crois très sincèrement que le problème Al-Qaïda, c’est un problème qui n’est pas propre simplement au Mali ou à la sous-région. C’est un phénomène international. Al-Qaïda existe presque partout et agit partout. Donc, s’il doit être géré ou traité, il doit être vu de façon globale.

Tout le monde doit mettre ensemble sa force pour essayer de conjurer le phénomène.

Le Mali, ses voisins, la communauté internationale, les populations concernées, c’est tout le monde qui doit mettre ensemble ses forces et comprendre que c’est un mal, un phénomène qui nous concerne tous. Et il n’y a pas de demi-solution contre Al Qaïda, ou une solution malienne. Le phénomène Al-Qaïda, pour moi, a une solution qui doit être traitée de façon générale, une solution internationale.

Je ne suis pas prêt à juger la solution militaire actuellement entreprise par les autorités. Moi, je ne suis pas un spécialiste en la matière. Je suis citoyen …malien. Et, l’autor
ité la mieux placée aujourd’hui pour garantir la sécurité des personnes et des biens est-là. Si les forces armées ou quelqu’un d’autre bien placé, pensent que c’est la solution militaire qu’il faut. Le temps nous édifiera sur la pertinence de ce choix.

De toutes les façons, moi je ne pense pas qu’aujourd’hui, il faille épiloguer sur la justesse ou pas de ce qui y a lieu de faire pour garantir en tout cas la tranquillité et garantir la paix en République du Mali. Ce qui est clair, il est de fait aujourd’hui notoire qu’Al-Qaïda est sur le territoire national du Mali. Et, je ne vois pas un pays qui va accepter qu’un tel mouvement s’enracine chez lui. L’autorité malienne est libre de faire le choix qu’elle trouve opportun pour la stabilité, pour la garantie de la paix en république du Mali.

Vous savez, ce n’est pas les propositions de sortie de crise qui ont manqué. C’est vraiment un problème qui a beaucoup de raisons. Il y a plusieurs raisons qui expliquent ce phénomène. La solution, je crois qu’aujourd’hui, d’autant plus que c’est un phénomène international, qui n’a épargné personne, je ne pense pas que c’est à un niveau personnel qu’il faut épiloguer, réfléchir sur une solution au phénomène. Si ça doit être fait, je crois que c’est une rA
9flexion qui proviendrait de l’ensemble des populations, de l’ensemble des communautés concernées, de l’ensemble des pays.

Il faut un dialogue concerté. Il faut un débat autour de ça pour essayer de trouver des solutions idoines. Le phénomène Al Qaïda, partout où il s’est implanté, dispose d’une base. Nous l’ignorions, il y a quelques années chez nous en République du Mali. Donc, je peux dire qu’il a été importé chez nous et on veut aujourd’hui peut être l’implanter à travers les populations. C’est là le danger. Le Mali ne connaissait pas le terrorisme religieux.

 Younouss Hamèye Dicko, président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS) : « Le Mali n’a aucun contentieux avec Al-Qaïda… »

C’est un problème assez délicat et même difficile. Je crois personnellement que le Mali vit une situation inhabituelle dans l’histoire de l’humanité. C’est-à-dire que des étrangers puissamment armées viennent sur votre sol, tuent vos militaires, tuent des populations et engagent pratiquement une guerre contre la nation.

Mais seulement j’ignore, s’il s’agit de bandits armés, comme on dit, s’il s’agit de narcotrafiquants ou s’il s’agit de gens plus organisés tels que ce qu’on appelle les Salafistes ou les éléments d’Al-Qaïda
. Toujours est-il qu’il s’agit de personnes qui nuisent à la sécurité des Maliens et à l’intégrité territoriale ainsi qu’à l’indépendance nationale.

Ceci dit, je crois que ce serait une erreur fondamentale de la part des Salafistes d’Al-Qaïda de penser qu’ils peuvent venir s’installer sur le sol malien et mettre en danger la sécurité de notre pays.

Personne ne peut faire ça. Même les éléments armés qui ont une nation derrière eux ne peuvent pas s’installer sur une terre étrangère et faire la guerre à ses populations. Je crois que c’est totalement contre-performant pour Al-Qaïda lui-même et pour les Salafistes eux-mêmes. Parce que le Mali n’a aucun contentieux, ni avec les Salafistes, ni avec Al-Qaïda, ni avec aucune organisation religieuse ou terroriste, etc.

Il est vrai aussi qu’une nation ne peut pas accepter qu’on vienne prendre des otages étrangers pour les garder sur son territoire et les monnayer après. Cela ne peut donc pas continuer. Peut être que les Maliens étaient ignorants de la situation jusqu’au jour où on a commencé à les soldats maliens ou des civils maliens. En ce moment nous sommes concernés par le problème et naturellement les Maliens ne peuvent pas l’accepter.

En vérité je ne suis pas pessimiste autant que je le vois dans la presse, qu’on l’entend sur les20radios. Je suis totalement confiant que le Mali va se défendre et qu’Al-Qaïda ou les Salafistes ne pourront rien contre le peuple malien. Même les nations qui nous ont fait la guerre, nous nous sommes fait respecter.

Et je pense que ce ne sont pas des bandes armées qui peuvent prendre possession du territoire malien, parce que comment peut-on imaginer un instant que des étrangers qui ne sont même pas d’une nation connue viennent s’installer à Bamako, à Mopti, à Tombouctou, Gao ou Kidal, pour dicter leur loi ? C’est totalement impossible. C’est pour ça que je suis tout à fait tranquille parce que d’une façon ou d’une autre, il va falloir que les Salafistes d’Al-Qaïda plient bagages et quittent le Mali.

Telles que les choses se posent, le Mali est tenu de se défendre. Le peuple malien exige des autorités que le Nord du Mali soit pacifié, que le Nord du Mali revienne à ses propriétaires, c’est-à-dire les Maliens. Tout compte fait, la solution militaire est un des éléments pour le retour à la paix. C’est un élément de dissuasion.

C’est-à-dire, on ne peut pas avoir des forces armées sur le territoire national qui vont enlever des otages dans des pays étrangers pour venir les garder chez nous. Nous ne pouvons pas être la prison de ce qu’on enlève ailleurs et qu’on vienne négocier chez nous. Ça suffit.=2
0Ce que je pense, est que ces gens sont intelligents, qu’ils sont musulmans comme nous. Et à ce titre, il est inadmissible qu’ils viennent nous faire la guerre. Nous sommes un peuple pacifique mais nous ne sommes pas un peuple de lâches.

Dans ces conditions-là, c’est totalement contre performant. Maintenant le problème qui se pose au-delà de tout cela, je le pense personnellement, nous pouvons nous défendre nous mêmes et seuls. Je vois beaucoup de gens qui interviennent là-dedans, qui viennent faire des discours au Mali, des discours de guerre contre Al-Qaïda.

C’est-à-dire qu’on veut faire la guerre de ces gens-là sur notre territoire. C’est-à-dire d’autres nations ou d’autres puissances que vous voyez dans la presse. De ce qui est dit et écrit, j’en déduis que le Mali ne doit pas être un territoire sur lequel on vient faire la guerre, ni à Al-Qaïda, ni aux Salafistes.

Nous pouvons nous défendre tout seuls. On est en train de nous faire peur en nous disant qu’Al-Qaïda est ceci, les Salafistes sont cela. Donc, il faut nous armer jusqu’aux dents. Mais les Salafistes on peut les battre sans être armés jusqu’aux dents. Nous sommes un peuple, nous sommes une nation, on ne peut pas nous occuper impunément.

Nous sommes armés, si nous avons les armes, on se défend tout seul. Mais les discours que j’entends sont des discours qui risquent de=2
0faire du Mali un territoire, une terre où les gens vont venir s’affronter contre Al-Qaïda et les Salafistes. Et c’est nous, la nation malienne qui en perdra. Le Mali ne doit pas être un terrain de combat entre des gens qui ne sont même pas maliens.

Mon problème, je suis convaincu qu’ils n’ont pas de base sociale au Mali. Ils peuvent avoir des connivences, des sympathisants mais ce qui les fragilise, c’est justement c’est qu’ils n’ont pas de base sociale. C’est des étrangers. Même si des Maliens collaborent avec eux, ceux-ci ne seront que des collaborateurs. Et le peuple saura les trouver et les châtier. De mon point de vue, la faiblesse de ces gens-là qu’on croit être extraordinaire, ils ne sont pas de notre peuple. C’est-à-dire, la grande théorie (les révolutionnaires, les résistants, les combattants) est un poisson dans l’eau.

Là, il y a un poisson, mais il n’y a pas d’eau pour lui. L’eau de ce poisson-là c’est le peuple. Le peuple n’a rien à voir avec ces gens-là. Aucune de nos ethnies n’est impliquée avec eux. On n’a que des personnes pris à part qui soient impliquées avec eux. C’est des gens qui ont de petits intérêts. Mais je ne pense pas qu’il ait une communauté quelconque au niveau malien qui s’implique avec eux.

Si vous observez tout ce qui se dit, jamais je=2
0n’ai entendu ni Al-Qaïda, ni les Salafistes faire une déclaration contre le Mali. En fait, ce n’est pas des gens qui peuvent faire la guerre au Mali. S’ils font la guerre au Mali, ils sont perdus. C’est pour cela que moi je ne suis pas pessimiste. On ne peut pas faire la guerre à un peuple et rester sur son territoire. Donc, tôt ou tard, Al-Qaïda et ses éléments vont quitter le Mali.

Nous n’allons pas être le bouc émissaire ou la victime d’affrontements qui ne sont pas toujours directement les nôtres.

 Oumar Kanouté, Secrétaire général du mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) : « on ne peut pas combattre Al-Qaïda avec une armée classique »

Le phénomène d’Al-Qaïda, il fallait s’attendre à ce que ça déborde. Le Maghreb est sa zone de prédilection et il fallait s’attendre à ce qu’il entre dans notre pays, puisque nous partageons la frontière avec nombre de ces pays. Al-Qaïda est quand même une nébuleuse qu’on ne peut pas combattre de façon classique avec une armée classique. Et un seul pays ne peut pas se dire qu’il va combattre à lui seul ce problème.

C’est pourquoi, nous sommes d’accord avec le président de la république qu’il faut une conférence régionale. Il faut une large coopération pour dégager une stratégie commune. Nous pens
ons que la seule option militaire ne suffit pas mais il ne faut exclure aucune option. J’insiste sur l’organisation de cette conférence pour élargir les bases et les moyens pour contrer ce phénomène. Notre bande sahélo-saharienne est très difficile à contrôler. On ne peut pas attendre que la nébuleuse se renforce.

Si on nous impose la solution militaire, on n’a pas le choix. Mais j’insiste quand même que ce n’est pas la seule solution. C’est ensemble (les différents pays concernés, les grandes puissances, tous ceux qui sont concernés) doivent conjuguer leurs efforts. C’est pas parce qu’on n’est pas au Mali qu’on n’est pas concerné. Alors, il faut faire tout sur le plan diplomatique pour la tenue de cette conférence qui va permettre de dégager des solutions.

Il y a aussi un vaste travail de sensibilisation. C’est une nébuleuse qui agit sur les sentiments religieux. Nous pratiquons un islam syncrétique qui vient de notre fond. Nous acceptons l’hospitalité. Or, ces islamistes sont très violents et leurs pratiques jurent avec l’orthodoxie de notre pays. La tolérance religieuse fait que nous acceptons toute hospitalité. Il faut amener la population à coopérer et comprendre le danger que peut constituer la menace le terrorisme à la nation. C’est le patriotisme et notre intégrité qui sont menacés. Il faudra donc faire en sorte que=2
0la tolérance religieuse ne soit en aucun cas atteinte.

 Soumeilou Boubeyé Maïga (ADEMA) : « Il y aura une pose dans les opérations militaires »

Les circonstances ont fait qu’il y a eu une situation militaire qui a révélé à l’opinion nationale la présence sur le territoire malien des groupes armés. Cette présence remonte à plusieurs années maintenant. Dans le cadre de leur stratégie globale, la partie nord du pays est devenue une base. La situation actuelle s’explique par certains facteurs.

Notamment l’assassinat du colonel Lamana Ould Bou a mis l’Etat dans l’obligation d’agir sur le plan militaire. Sur le plan stratégique, ils n’ont pas un intérêt d’affrontement avec le Mali. Donc d’une manière ou d’une autre, il aura une pose dans les opérations militaires.

Contre un groupe armé, il n’y a pas d’autres solutions. Mais, il faut combiner avec d’autres stratégies. Notamment, la stratégie judiciaire, une gouvernance pour protéger le pays contre les infiltrations à travers une grande sensibilisation de l’opinion nationale.

Et surtout que le nord connaît une économie de fraude qui d’une manière ne peut que renforcer la situation. Dans tout les cas, l’Etat ne fait qu’assurer sa souveraineté, il faut qu’il se donne les moyens pour faire face.

Il est évident que le Mali ne p
eut pas y faire face seul. De même, les grandes puissances qui disposent des gros moyens ont des difficultés. Donc, il faut une coopération sous régionale et internationale sans que cela ne se traduise par une présence des troupes étrangères sur notre territoire.

 Djiguiba Keita, dit PPR (PARENA) : « La solution, une concertation entre acteurs impliqués ou intéressés »

La présence d’éléments étrangers sur notre territoire est la résultante de la mauvaise gestion de la crise du nord, depuis 2006. C’est-à-dire, le manque de suivi rigoureux des engagements des différents accords. La solution n’est pas que militaire, c’est fort de cette conviction que le PARENA en partenariat avec d’autres partis et la société civile, à travers le FDR, avait organisé en 2007 un forum sur la crise du nord.

A la sortie de cette rencontre, des résolutions avaient été pris allant dans le sens d’une gestion responsable de cette crise. Mais les manœuvres politiciennes ont cassé l’élan de cette action du PARENA à travers le FDR.

La solution réside dans une concertation regroupant tout les acteurs impliqués ou intéressés autour cette question. Et l’initiative du PARENA à travers le forum posait le jalon de cette solution autrement dit, une concertation sous-régionale.

A ce jour, la conviction du PARENA n’a pas changé, nous croyons toujou
rs que la solution reste la concertation. Même avec la variable militaire, il faut cette concertation.

  Imam Mouhamoud Dicko, président du Haut conseil islamique : « Il faut une concertation et surtout éviter l’amalgame »

Selon ma vision en tant que citoyen, le Mali n’est pas visé par le réseau Al Qaïda. Mais dans sa stratégie, le nord de notre pays sert de cachette. Et cela s’explique par la situation géographique de cette partie du pays. A part cela, le Mali et ce réseau n’ont pas d’intérêts communs. Il est difficile pour moi de me prononcer sur les opérations militaires en cours, dans la mesure où je ne dispose pas d’éléments sur cette opération.

Je pense qu’en tant que responsable de la communauté musulmane, il est important d’analyser la situation avant d’engager une guerre sans issue. Il faut voir avec beaucoup de clairvoyance et surtout de se donner les moyens avant de faire la guerre. Sinon, le Mali va être victime. Aujourd’hui, nous avons d’autres priorités qui ne sont pas la guerre.

La seule solution en tant que premier responsable de la communauté musulmane, je pense qu’il faut une concertation et surtout éviter l’amalgame. Notre rôle c’est de faire comprendre aux citoyens que cette action n’a rien à voir avec la région musulmane.

Notre région est une région de tolérance, de20dialogue, nous acceptons la diversité.

En tout cas, la priorité pour nous c’est le développement et cela n’est possible sans la stabilité et la paix.

Propos recueillis par Seydou Coulibaly et Nouhoum Dicko
Le Républicain du 06 Août 2009.


Le Républicain du 06 Août 2009.














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