English (http://en.rsf.org/guinea-minister-closes-radio-station-22-07-2013,44958.html)

Reporters sans frontières s'inquiète de la décision prise par le ministre de la Communication, Togba Césaire Kpoghomou, de procéder le 18 juillet 2013 à la fermeture de la station de radio Liberté FM, émettant depuis la ville de N'Zérékoré, à l'est de la Guinée. Le ministre a également refusé d'accorder son agrément à la chaîne de télévision privée Espace TV, dont le lancement était prévu pour le 30 juillet prochain. Le ministère n'a donné aucune explication concernant le mobile de la censure de ces deux médias.

 

"Les suspensions d'organes de presse en Guinée sont normalement du ressort de l'organe de régulation des médias et ne peuvent être décidées sur injonction gouvernementale. Nous nous étonnons du fait que le ministre de la Communication préfère faire taire des médias plutôt que de garantir le pluralisme et la liberté de l'information. Son attitude est pour le moins inappropriée, a fortiori en cette période troublée où les Guinéens ont besoin d'informations", a déclaré Reporters sans frontières.

 

Interrogé par Reporters sans frontières, le directeur de Liberté FM a affirmé : "Le ministre m'a reproché d'être celui qui donne les informations à la presse nationale et internationale sur ce qui se passe à N'Zérékoré". Cette ville est actuellement le théâtre de violences interethniques.

 

Suite au refus du ministre de permettre à Espace TV de devenir opérationnelle le 30 juillet 2013, le propriétaire de la chaîne, Lamine Guirassy, a fait appel au diffuseur satellitaire CanalSat overseas, opérationnel dans la quasi-totalité des pays africains, dont la Guinée. Malgré la signature d'un contrat entre Lamine Guirassy et CanalSat, la chaîne a finalement décidé de ne pas diffuser Espace TV dans son bouquet. Sans autre explication.

 

Plus d'informations sur la liberté de la presse en Guinée : http://fr.rsf.org/guinee.html. 

Reporters Without Borders is disturbed by communication minister Togba Césaire Kpoghomou’s decision on 18 July to close Liberté FM, a radio station based in N'Zérékoré, a southeastern city that has seen inter-ethnic clashes during the past week.

 

The minister has also refused to give the green light to Espace TV, a privately-owned TV station that was to have begun broadcasting on 30 July. The ministry has not offered an explanation for either of these two cases of censorship.

 

“The suspension of news media is normally a matter for the media regulatory body and cannot be ordered by the government,” Reporters Without Borders said. “We are astonished that the communication ministry prefers to silence news outlets instead of guaranteeing pluralism and freedom of information."

 

Reporters Without Borders added: “His attitude is inappropriate, to say the least, especially at a time of unrest, when the public’s need for information is greater than ever.”

 

The head of Liberté FM told Reporters Without Borders: “The minister accused me of being the person who is giving information to the national and international media about what is happening in N'Zérékoré.”

 

Following the minister’s refusal to allow Espace TV to be broadcasted on 30 July, the station’s owner, Lamine Guirassy, has appealed to CanalSat Overseas, a TV satellite company that operates in most African countries including Guinea.

 

Although Guirassy signed a contract with CanalSat, the operator has finally decided not to carry Espace TV without offering any explanation.

 

More information about media freedom in Guinea: http://en.rsf.org/guinea.html.