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Ibrahim Boubacar Keïta IBK |
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Le
patron des Tisserands, Ibrahim Boubacar Kéita, était très remonté
contre le pouvoir samedi dernier. C’était au cours de l’atelier de deux
jours sur le thème «Problématique du fichier électoral en Afrique: cas
du Mali dans la perspective des élections générales de 2012» que le
Rassemblement pour le Mali (RPM) avait organisé, en collaboration avec
la Fondation Friedrich Ebert, au Centre international de conférences de
Bamako. S’exprimant sur le débat concernant le choix du fichier
électoral qui doit servir de base pour l’organisation des élections de
2012, IBK a estimé que ce n’était pas responsable de discuter du choix
d’un fichier électoral à moins d’une année des élections.
Face au débat sur le choix du fichier électoral IBK s’est dit très
perplexe. «Si, au mois de juin, nous devons encore nous interroger sur
le choix du fichier, je pense que c’est grave. Ce n’est pas responsable
de nous demander de faire ce choix seulement maintenant», a-t-il
regretté, avant de préciser que le RPM n’était pas entré au gouvernement
pour un partage de gâteau gouvernemental. «Nous sommes allés au
gouvernement pour travailler pour notre pays, et non pour des miettes»,
a-t-il dit. Selon lui, si la démocratie malienne est citée en exemple
dans le monde, il revient aux autorités du moment de le prouver, en le
traduisant dans les faits. «Mon souci n’est ni le RACE ni le RAVEC»,
a-t-il expliqué, avant de dire qu’il voulait savoir où l’on en était
dans l’organisation des élections. Le Tisserand en chef est convaincu
que le Mali y ira. C’est pourquoi il met en garde tous ceux qui veulent
s’amuser avec le sort de notre pays. En clair, IBK est formel, le
gouvernement a le devoir de donner aux Maliens un fichier électoral
fiable. Tout le reste n’est que bavardage. Selon lui, aucun argument
invoqué ne saurait justifier la bonne foi de ceux qui devaient le faire.
Pour Ousmane Agrissa, coordinateur de la rencontre, le RPM est soucieux
de la paix sociale et de la stabilité de notre pays. Il en a toujours
été ainsi, notamment en ce qui concerne la question de l’école, à
l’époque. Le sujet est une question d’actualité et une préoccupation de
la classe politique.
Faut-il aller aux élections avec un fichier électoral issu du RAVEC ou
du RACE? La question taraude les esprits de la classe politique. Le
questionnement n’est-il pas légitime, quand on sait que le fichier
électoral est le socle de tout processus électoral dans un pays
démocratique? C’est pourquoi, au cours de la rencontre, les participants
se sont penchés, outre le thème principal, sur des thèmes comme «Le
fichier électoral, théorie et pratique, de 1991 à nos jours» et «Le
fichier électoral sur la base du RAVEC, une opportunité pour les
élections de 2012». A ses dires, le RACE a montré ses limites pour
organiser des élections crédibles. Mais, face à l’inachèvement du RAVEC,
«que faut-il faire?», s’est-il interrogé.
Pour la Représentante résidente de la Fondation Friedrich Ebert, Annette
Lohmann, en acceptant de participer à l’organisation de cet atelier, sa
Fondation souhaite contribuer à trouver une réponse à cette question
cruciale. Au-delà, la Fondation entend soutenir toutes les initiatives
de débats sur le processus électoral venant des acteurs sociopolitiques,
pour le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit. Pour elle,
la gestion du processus électoral va déterminer la vie de la nation
malienne à partir de 2012. Elle a souhaité que les partis politiques,
les pouvoirs publics, la société civile et les citoyens tout court, se
donnent la main pour consolider davantage la démocratie malienne, par la
crédibilité requise, la transparence et l’acceptation des résultats.
Il faut noter que des partis
politiques comme, entre autres, l’URD, le PARENA, le MIRIA, le PDES,
l’ADEMA et quelques membres de la société civile ont pris part à
l’atelier.
Youssouf Diallo
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