« Le CNID a participé à tous les combats dans ce pays et a tout eu. Mais il nous manque une chose. Je pense que mon heure est maintenant arrivée et que Dieu va nous donner le pouvoir. » C’est en substance ce qu’a déclaré le Président du parti du Soleil levant dans un bamanan très limpide, devant ses militants venus très nombreux. En effet, pour ce 5e congrès ordinaire, le CNID FYT a frappé un grand coup en réussissant une mobilisation inédite.

Visiblement très ému devant ses militants, Me Mountaga Tall a dressé un peu l’historique de la création de son parti, tout en rappelant son temps dans l’opposition. Aux dires du Président Tall, durant ses 20 ans d’existence, le CNID a du faire face à des choix difficiles. Malgré tout, le parti peut se féliciter d’être le premier parti politique malien à avoir proposé un projet de loi portant sur la légalisation du mariage religieux. Son parti est aussi le premier parti politique malien a avoir procédé à une interpellation du gouvernement et à proposer une motion de censure de celui-ci. Fort de tous ces combats et malgré les vicissitudes qui ont marqué son parcours, le CNID est resté debout. C’est pourquoi Me Tall a appelé ses militants à rester unis pour qu’enfin le soleil se lève et que le CNID FYT puisse mettre en œuvre son projet de société pour le bonheur des Maliens. Pour ce faire, il a prêché pour une élection transparente en 2012.

Auparavant, le président du Mouvement des jeunes du CNID, Oumar Moussa Diawara, avait listé quelques difficultés de son mouvement, notamment la faible mobilisation des ressources et les problèmes liés à la logistique pour ses déplacements à l’intérieur. Nonobstant ces difficultés, le Président des jeunes du CNID FYT a assuré le parti de l’engagement de ses militants à l’accompagner dans ses initiatives. Il a été suivi par la représentante des femmes du CNID FYT, Fanta Koné, qui a prôné l’union entre tous les militants du parti.

Pour sa part, le Président du CNID Association, Issaka Traoré, a attiré l’attention des congressistes sur les manipulations du pouvoir. « Ne nous laissons pas distraire, notre élection aura lieu en 2012 à la date prévue. Dans le cas contraire, elle aura lieu sans ceux qui avaient la responsabilité pendant 5 ans de préparer les élections, y compris le chef de l’Etat et les chefs de toutes les institutions actuelles », a-t-il dit. Il a aussi prédit qu’il n’y aurait plus de nouvel Espoir 2002 ou ADP pour un candidat indépendant contre le candidat d’un parti du mouvement démocratique.

Les représentants des partis amis étaient également présents, dont celui de l’ADEMA PASJ, Ali Nouhoum Diallo, de l’URD, représentée par son Secrétaire politique, du PSP, représenté par son Président Oumar Hammadoun Dicko, de l’ADM de Madani Tall, de la CODEM, du PIDS, du RPM et de l’UM-RDA, entre autres.

Rappelons que Me Tall est un pur produit du mouvement démocratique malien, qui s’est toujours battu pour la défense et la promotion des libertés individuelles et collectives, ainsi que pour la bonne gouvernance. Il avait animé, avec feu Tiéoulé Mamadou Konaté, une opposition responsable face aux dérives du régime ADEMA. En 1997, le leader du parti du Soleil levant avait dénoncé, avant de les boycotter, des élections qui en étaient pas, faute de liste électorale fiable, de cartes d’électeurs et en l’absence de plusieurs noms sur les listes fantomatiques présentées le jour du scrutin. En conséquence, Me Tall et d’autres leaders se sont fait embastiller et déporter à Kita.

Depuis, Tall est resté égal à lui-même, rigoureux, voire sévère, sur tous les manquements à la bonne gouvernance. Député depuis 2002, l’enfant de Ségou joue un rôle important dans l’examen des textes acheminés à l’Hémicycle par le gouvernement. Il s’est fait remarquer récemment dans le débat concernant le Code des personnes et de la famille. Ses propositions, on le sait, ont été réfutées par le pouvoir. La suite est connue de tous. Il n’est donc pas étonnant qu’un homme ayant ce parcours puisse penser qu’à l’aune de 2012, son tour arrivera de présider aux destinées de notre pays. Bonne chance alors, Maître !