Haruna. I will be forming my Letter to the Jamahiriyyatul Arabiyya sha'Abiyyatu Listraakiyya at The GDP soon. Perhaps tomorrow.

Roue libre : Kadhafi, le renard du désert
Dans sa fameuse pièce intitulée "Horace" le poète tragique français Corneille nous apprend que dans l’antiquité, il y avait une rivalité légendaire entre Albe et Rome. Les deux villes se livraient d’incessants conflits fratricides. Mais de guerre lasse et pour éviter désormais des effusions de sang inutiles, les sages décidèrent que chacune des deux cités fournisse trois combattants qui vont combattre les uns les autres. Ainsi furent mis aux prises les trois frères Curiace représentant Albe et les trois Horace représentant Rome.
D’entrée de jeu, deux des Horace furent tués et le troisième s’enfuit pour mieux départager ses adversaires. Sa stratégie du diviser pour gagner sera payante, il les vainquit un par un et Albe la ville vaincue fut définitivement soumise à Rome. Histoire à ne pas confondre avec le capitulationnisme du maréchal Pétain qui voulant lui aussi éviter un bain de sang inutile au peuple français signa l’acte de reddition sans condition de la France à l’Allemagne nazie. Ni même avec la politique défaitiste des dirigeants maliens qui, prétextant les vertus du dialogue, ont courbé l’échine (et le museau) devant une poignée de hors-la -loi du désert.
Il n’en est pas de même du guide de la révolution du 1er septembre 1969, tombeur de la monarchie du roi Idriss Senoussi Ier. Resté seul contre tous comme Horace, Moammar Kadhafi plie, certes, comme le roseau mais ne rompt point malgré les tonnes de bombes déversées sur son pays par les ennemis du peuple libyen. Car ceux qui s’agitent aujourd’hui frénétiquement contre son régime ne sont, en réalité, que des apatrides gagnés par le mimétisme occidental.
Que peuvent-ils reprocher à Kadhafi qui leur a tout donné en matière de santé, d’éducation, de logement, en reverdissant le désert ? Ici, on a affaire à un peuple versatile sinon traître à la patrie. Depuis la chute de la monarchie on n’avait jamais entendu d’opposants en Libye. Mais voilà que subitement comme une génération spontanée quelques boutefeux à la barbe hirsute et aux cheveux hérissés se lèvent pour dire qu’ils étouffent en plein désert.
Dans ce cas, ils n’ont qu’à plonger dans l’eau pour mieux respirer. La contagion démocratique qui s’abat actuellement sur le monde arabe est un poison mortel distillé à dose homéopathique depuis belle lurette par les propagandistes occidentaux. Sinon entre l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte et la Libye on est loin du même combat. Vérité au-delà des Pyrénées, mensonge en deçà.
Le pire dans tout ça est que le guide a été livré, pieds et mains liés, à la vindicte des occidentaux par les pays de la Ligue arabe. Il est abandonné par ses "amis" chefs d’Etat africains qui, la peur au ventre, s’enferment dans un étrange mutisme alors qu’e, il y a peu encore, chacun d’eux s’empressait d’aller à Tripoli prendre sa mallette bourrée d’argent. Et l’adage se confirme, vraiment c’est dans le malheur qu’on compte ses vrais amis. Aujourd’hui, Kadhafi est comme le Christ portant seul sa croix. Plus scandaleuse est l’attitude observée par l’ex-président Alpha Oumar Konaré et le chef d’État malien Amadou Toumani Touré.
Le premier faisait de l’avion-stop pour aller à Tripoli où il a failli déménager à bord d’un Boeing de Sani Abacha, le second a même passé ses dernières vacances à Syrte en villégiature chez le guide qui était aussi l’invité d’honneur du cinquantenaire de notre pays. Mieux que tout ça, Kadhafi a massivement investi au Mali plus qu’ailleurs et cela dans presque tous les domaines. Heureusement que le cri de cœur de Adame Ba Konaré aux Africains nous met du baume au cœur.
Cependant, les occidentaux ne doivent pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir mis par terre. Kadhafi a appris du maréchal allemand Irwin Rommel (surnommé le renard du désert) à la tête de l’Afrika Korp en 1942 en Libye que la guerre du désert est une guerre de longue haleine. Kadhafi a perdu une bataille mais pas la guerre nonobstant une chasse à l’homme orchestrée par ceux qui se nourrissent de son pétrole.
Dans une interview récente accordée au New York Time, le conseiller présidentiel Seydou Cissouma disait que Kadhafi n’est pas un diable. Coincé cependant sur la question de savoir pourquoi le guide avait soutenu dans le temps la rébellion au nord Mali le même Cissouma manifestement embarrassé répondit : "personne n’est un ange". Cette réponse mi-figue, mi-raisin montre toute la complexité du personnage de Moammar Kadhafi. Mais doit-on tuer son chien parce qu’il est méchant alors que les loups errent dans la forêt ? C’est aux Africains d’en tirer la leçon.
Mamadou Lamine DOUMBIA
23 Mars 2011.


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