A
l’heure actuelle, une autre candidature que celle de Soumaïla Cissé au
sein de l’Union pour la République et la Démocratie (Urd) à la
présidentielle de 2012 semble inimaginable. Pour ses inconditionnels, il
conserve les meilleures chances de devenir le futur président du Mali.
La présidentielle aura lieu en 2012. Le président de la
République, Amadou Toumani Touré, achève son second et dernier mandat à
la tête du Mali comme le veut notre loi fondamentale. L’interview qu’il a
accordée à notre confrère ‘’Les Afriques’’ dans laquelle il déclare ne
pas avoir de dauphin est de nature à croire que le jeu sera libre.
Mais, il ne faut pas se faire trop d’illusions : ATT et
son prédécesseur, Alpha Oumar Konaré, vont toujours jouer de tout leur
poids dans le choix du futur président. À moins de 15 mois de ces
échéances électorales, qui seront cruciales dans la consolidation de
notre jeune démocratie, on prête l’intention à de nombreuses
personnalités de briguer la présidence. Parmi celles-ci, figure Soumaïla
Cissé.
Le rêve de prendre sa revanche !
Né le 20 décembre 1949 à Niafunké dans la région de
Tombouctou Soumaïla Cissé préside, depuis 2004, aux destinées de la
Commission de l’Union économique et monétaire ouest - africaine (Uemoa).
Son second et dernier mandat à la tête de l’institution sous- régionale
prend fin dans quelques mois. Déjà, il a reçu les félicitations pour
‘’la dynamique qu’il a insufflée au processus d’intégration de l’Union
et pour les résultats obtenus par la Commission, sous sa conduite durant
les huit dernières années.’’
A son retour, Soumaïla Cissé va certainement prendre la
tête de l’Union pour la République et la Démocratie (Urd) qu’il a fondée
après son départ de l’Adema, parti dont il a défendu les couleurs à
l’élection présidentielle de 2002. Au sein de l’Urd (deuxième formation
politique la plus puissante du pays après l’Adema), son leadership reste
intact, selon le président de cette formation politique, Younouss Touré
qui garde jalousement la chose à lui confiée par son ‘’jeune frère’’.
En avril 2008, les velléités de l’ex-ministre de la
Santé, Oumar Ibrahim Touré qui voulait s’accaparer de la présidence du
parti ont été contrées. Aujourd’hui, l’homme au cœur d’un scandale
financier dans l’affaire dite du Fonds mondial, semble observer un
profil bas depuis sa sortie du gouvernement. À l’heure actuelle, une
autre candidature au sein de l’Union pour la République et la Démocratie
que celle de Soumaïla Cissé paraît invraisemblable. L’homme (il est
arrivé deuxième derrière ATT) qui a échoué en 2002 de près à gripper la
colline de Koulouba caresse le rêve de prendre sa revanche.
En fin stratège, il a accepté de s’effacer en 2007 au
profit de son ami de longue date, Amadou Toumani Touré, qui venait de
décider de rempiler pour un second mandat. Et ‘’Soumi Champion’’ a
mouillé le maillot.
Il incarne le type de dirigeant !
Pour ses inconditionnels, Soumaïla Cissé représente le
meilleur candidat pour 2012. À leurs yeux, il a les atouts pour
redresser l’économie et consolider les chantiers ouverts par le
président Touré. En un mot, le président d’honneur de l’Urd incarne le
type de dirigeant dont le Mali a besoin. Ce capitaine de hautes finances
(l’expression est de notre aîné et excellent confrère, Abdoul Karim
Dramé) est désormais aguerri pour se mettre aux commandes du bateau
Mali. L’homme est présenté par ses partisans comme un vrai rassembleur.
Pour appuyer leur thèse, ils avancent la large politique d’ouverture qui
a permis à l’Urd d’avaler plusieurs partis politiques dont - dernier
sur la liste - le Parti pour la démocratie et le renouveau (Pdr Dun Kafa
Ton) de Kalilou Samaké.
Après deux mandats à la tête de l’Uemoa, l’ancien
ministre de l’Economie et des finances d’Alpha Oumar Konaré a élargi son
réseau d’influence à travers le monde. Sur le plan national, il procède
à des concertations avec d’autres formations politiques. Une récente
rencontre avec le président de Rassemblement pour le Mali (Rpm), El
Hadji Ibrahim Boubacar Kéïta, s’inscrit dans ce cadre. Sur la toile
mondiale, Soumaïla Cissé est l’un des rares présidentiables à nouer des
contacts avec ses compatriotes à travers le réseau social, Facebook. Dès
son retour, nous confie une source du parti de la poignée des mains, il
va s’atteler à redynamiser les structures de son parti afin de mettre
en place un véritable état-major politique, de sorte à mettre en
mouvement ‘’une équipe qui gagne’’. La tenue d’un congrès extraordinaire
pourrait être la première étape de cette grande réforme.
Modibo Fofana
Le Challenger du 11 Février 2011.