Cisse' and Tabley explain. Haruna. Courtesy: Le Combat newspaper / AFRIBONE-CN.
 
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Soumaïla Cissé répond à Dacoury Tabley : « On accepte les instructions ou on se démet »

Le premier, Philippe Dacoury Tabley désormais ex-gouverneur de la BCEAO, s’adressant à la presse internationale immédiatement après sa démission, estime que la politique a désormais fait son entrée au sein de la Banque…

Et qu’il lui était « techniquement difficile d’exécuter les instructions de la Conférence des ministres de l’Union Monétaire ». Le second, M Soumaïla Cissé, président de la Commission de la même entité (UEMOA), trouve plutôt que l’organisation ne saurait se résumer au seul traité économique et monétaire. Aussi, précise-t-il, le gouverneur de la BCEAO reste tributaire des décisions de l’Union. Voilà bien deux perceptions pour le moins antinomiques.

C’est à l’issue de la Conférence des Chefs d’Etat l’ayant contrait à la démission que le désormais ex-gouverneur de la BCEAO a fait ses déclarations à la presse, déclarations dont nous vous soumettons un large extrait.

Dacoury Tabley : « La politique a fait son entrée à la Banque centrale. Il était techniquement difficile d’exécuter les instructions ».

« Le 23 décembre 2010, le président de la conférence des chefs d’Etat a demandé une réunion extraordinaire du conseil des ministres de l’Union à Bissau, à l’effet de se prononcer sur les événements en Côte d’Ivoire. A la BCEAO, durant un mois, nous avons résisté aux appels incessants, aux pressions qui nous demandaient de nous prononcer sur la validité de l’élection de tel candidat. Nous nous sommes dit que la Banque centrale n’est pas un organe politique, n’a pas à proclamer les résultats d’une élection. Le 23 décembre, le conseil des ministres a pris la décision politique de reconnaître Alassane Ouattara comme président légitime de la Côte d’Ivoire.

Dès cet instant, la Banque centrale qui est un organe de l’Union a pris acte de la décision et s’est inscrite dans l’application de cette décision. Nous avons à partir de là écrit au gouvernement légitime pour qu’il nous envoie des représentants dans les organes de la Banque centrale. Ce qui a été fait.

Cependant, l’action concernant la signature au sein de la Banque centrale des nouvelles autorités, a rencontré des difficultés majeures liées à la situation sécuritaire et au fait que le pouvoir en place détient toujours l’ensemble des rouages de l’Etat. Dans ces conditions, il était parfaitement impossible à la Banque centrale d’appliquer la totalité des décisions prises par le conseil des ministres à Bissau. La Banque n’est pas la seule institution dans ce cas. […]

A ce stade, il nous a été demandé certaines requêtes parce que le pouvoir légitime ne comprenait trop pourquoi s’arrêter à ces difficultés. On a donc demandé que je limoge mon directeur national. J’ai indiqué qu’il a fait son travail et qu’il m’était difficile de le limoger […] Le 17 janvier, j’ai à nouveau fait un rapport intérimaire pour indiquer les difficultés rencontrées sur le terrain et le soutien absolu qu’il convient de donner à la Banque centrale pour qu’elle puisse appliquer effectivement sur le terrain les décisions de Bissau.

On m’a répondu que ces difficultés étaient si énormes qu’il fallait les rapporter à la conférence des chefs d’Etat. Ce qui nous vaut notre présence. J’ai fait un rapport à la conférence. J’ai indiqué ces difficultés qui sont liées à des questions sécuritaires. Parce que vous ne pouvez pas vouloir appliquer des décisions qui vont à l’encontre d’un pouvoir qui est encore en place.

Les décisions s’appliquent avec l’assentiment des uns et des autres. Nous ne pouvons pas exécuter les décisions alors que ceux auprès de qui l’on doit les exécuter y sont totalement hostiles. Voilà les difficultés que nous avons relevées. Face à l’incompréhension de ces explications, face au fait que les uns et les autres n’arrivent pas à bien saisir ce qui s’est réellement passé où ce qui se passe réellement sur le terrain, nous avons accepté la démission qui nous a été demandée… Je voudrais dire que je suis profondément attristé pour l’institution que j’ai servie pendant 35 ans.

Il y avait mieux à faire que ce qui a été fait. Je reste attaché à cette institution. Je crois à l’Union monétaire et j’espère que les jours à venir ne seront pas sombres pour elle. Et que nous pourrions commencer cet idéal d’intégration que nous avons commencé. Il est indispensable de le consolider. J’y tiens énormément. C’est la seule tristesse que j’ai eu en rendant la démission qui m’a été demandée. Parce que la politique est en train de rentrer à la Banque centrale ».

SOUMAILA CISSE : « On exécute les instructions ou on se démet »

Le Président de la Commission de l’UEMOA ne partage pas l’avis du démissionnaire. Répondant à une question de la presse nationale lors de sa désormais rencontre annuelle avec cette dernière, M Cissé a indiqué que l’Union, contrairement à la vision de Tabley, ne saurait se « résumer au seul traité économique et monétaire. Il faudra bien, poursuit-il, considérer la dimension politique » ne serait-ce que dans la perspective de la « création d’une confédération … ».

« On ne peut pas avoir raison sur tout, a-t-il souligné. On a essayé d’expliquer que les instructions étaient très claires. On accepte ou on se démet… ». Le Gouverneur de la BCEAO, rappelle-t-il est nommé par les Etats, alors… ».

En clair, pour M Soumaïla Cissé, il ne saurait avoir de conflit de compétences entre la banque centrale et l’UEMOA : Puisqu’étant l’émanation de la volonté des Etats, elle se doit d’exécuter impérativement et à la lettre les instructions de l’instance suprême. A défaut, c’est la démission... et/ou le limogeage.

Rappelons que le Gouverneur sortant de la BCEAO (Banque d’émission de l’Union) a fait fi des instructions de l’UEMOA portant sur le gel des opérations bancaires en faveur du Trésor Public du Gouvernement Gbagbo et sur la reconnaissance de la seule signature d’Alassane Ouattara comme autorité légitime de Côte d’Ivoire. Les décaissements ordonnés par M Dabley à hauteur de 100 milliards F CFA ont permis le payement des fonctionnaires et agents de l’Etat ivoiriens par le Gouvernement de Gbagbo. Les ministres et chefs d’Etat de l’UEMOA n’ont pas aimé. C’est le président de la Commission, M Soumaïla Cissé qui a justement lu le rapport de constat accablant M Tabley.

B.S. Diarra

Le Combat du 26 Janvier 2011.

 
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