The President of RPG opposition party was in transit at Bamako-Senou International airport during his trip to Ouagadougou where he shared his condolences with Dadis Camara on the sad death by drowning of Dadis' eldest son Moriba. I have highlighted significant portions of the interview. Allez my friends, Haruna. Le candidat du Rassemblement du Peuple de Guinée, (RPG) l'opposant historique, le professeur Alpha Condé, était, dans la matinée du vendredi 20 août 2010, en transit à Bamako, venant de Ouagadougou où il venait de passer cinq jours. Contacté par nos soins, Alpha Condé nous a accordé un entretien exclusif dans le salon d'honneur de l'Aéroport international de Bamako Sénou. Dans cet entretien, Alpha Condé a évoqué, entre autres sujets, son voyage à Ouagadougou, sa rencontre avec Moussa Dadis Camara, les dysfonctionnements du premier tour, les préparatifs du second tour, l'organisation de sa campagne, la Commission électorale indépendante (CENI). L’Indépendant : Monsieur Alpha Condé, pouvez-vous expliquer les raisons de votre présence à Bamako ? Alpha Condé : Je suis en transit. Je viens de Ouaga où j'ai passé cinq jours. J'étais parti voir le facilitateur, le président Blaise Compaoré. Je suis allé lui expliquer, ainsi qu'à d'autres personnalités, certaines situations relatives au processus électoral que nous vivons en Guinée. En plus du président Compaoré, qui d'autre avez-vous rencontré ? Vous savez, j'ai beaucoup d'amis à Ouaga. Je viens dans cette capitale depuis le temps de la Haute Volta. Ainsi, vous comprenez que j'ai des amis dans ce pays qui s'inquiètent de la situation. Je suis allé un peu les rassurer. Avez-vous pris contact avec le Capitaine Moussa Dadis Camara ? Vous savez, le Capitaine Moussa Dadis vient de perdre son fils au Canada. Je lui ai rendu visite afin de lui présenter mes condoléances. Dadis est un jeune frère et il reste comme tel, quelles que soient les péripéties. Je n'oublierai jamais l'hommage qu'il m'a rendu en soutenant que je suis le seul homme politique aux mains propres. Ensuite, nous sommes des musulmans, dans pareille situation, nous compatissons. Il a reçu un coup très dur avec la tentative de son assassinat, et aujourd'hui, il vient d'en recevoir un autre, extrêmement dur, avec la mort de son fils aîné qui n'avait que 24 ans. Avec le président Blaise Compaoré qui est le facilitateur de la crise guinéenne, de quoi avez-vous discuté? Du processus électoral bien sûr. Je lui ai apporté des documents qui certifient qu'il y a eu bien la fraude massive. Comment un leader politique de votre trempe veut passer inaperçu à Bamako sans voir certaines autorités, des amis ou même des compatriotes ? Je suis juste en transit, parce que je dois changer de vol. Compte tenu du délai imparti, trop juste, je n'ai pas voulu informer les autorités dont mon jeune frère le président Amadou Toumani Touré et des amis dont Ibrahim Boubacar Kéïta. Comment votre alliance, dénommée “Arc en ciel” est-elle en train de se préparer pour le second tour ? Il s'agit d'une alliance que nous sommes en train de fignoler. La signature d'un protocole d'accord interviendra demain (NDLR : le samedi 21 août), avec l'UPR. La semaine prochaine, ce sera avec le parti d'Alpha Sinaba. Nous avons déjà 90 partis politiques guinéens qui nous soutiennent, avec en tête la plupart des candidats au premier tour. C'est pourquoi nous avons appelé notre alliance “Arc en ciel” qui regroupe les différentes sensibilités (régionales, ethniques ou religieuses) du pays. Au premier tour, le candidat Cellou Dalein Diallo vous a devancé de loin. Comment comptez-vous vous y prendre pour renverser la tendance ? Vous savez, en Guinée, nous sommes 4 270 000 d’électeurs inscrits sur la liste électorale. Le suffrage exprimé au premier tour était de 1 700 000 voix. Ce qui ne fait même pas 45% des électeurs. Ensuite, nous savons très bien que la fraude gigantesque a été organisée. Pour le second tour, il faut impérativement corriger les imperfections qui ont entaché la crédibilité du scrutin. Une fois que nous avons le maximum de conditions réunies pour un vote transparent et crédible, je suis sûr de renverser la tendance. Je compte sur les partisans de Sidiya Touré qui savait très bien que sa base n'allait pas le suivre en choisissant le camp de Cellou Dalein Diallo. Si vous allez aujourd'hui à Conakry, vous verrez que l'essentiel de sa base est de mon côté. Et de nos jours, que ça soit la Basse Guinée, la Haute Guinée, ou la forêt, les trois régions sont fortement mobilisées derrière moi. Parce que le camp d'en face a transformé l'élection en une question ethnique, ce qui a amené les autres à se regrouper contre eux. La CENI est-elle en train de corriger les imperfections du 1er tour ? Vous savez, notre grand problème est la CENI. Sur la liste électorale, on a trop de doublons. Il faut assainir la liste électorale pour empêcher la fraude. En ce qui concerne le découpage électoral, ils ont envoyé des missions qui sont en train de prendre les mesures qui s'imposent. Cependant, il semblerait que jeudi 19 Août dernier, ses missionnaires ont indiqué, à la rencontre de l'Union Africaine et des Nations Unies, que sur 22 points, il y a 16 qui ne sont pas résolus. Donc, il reste beaucoup à faire. Cet état de fait a été même reconnu par la CENI. Dans la situation actuelle, selon vous, la date du 19 septembre pourra-t-elle être maintenue ? Nous souhaitons que l'élection se passe dans les meilleures conditions pour qu'il n'y ait pas de contestations, parce que nous voulons la paix en Guinée. C'est à la CENI de voir si elle est capable de régler les différents dysfonctionnements, avant le 19 ou pas. Le président Compaoré, à son passage, avait demandé à la CENI de faire un chronogramme, pour qu'on puisse suivre la solution des différents dysfonctionnements avant le second tour. Nous avons appris que vous avez porté plainte contre un membre de la CENI ? Le représentant de Cellou Dalein Diallo à la CENI, a non seulement commis une forfaiture, parce qu'il a violé son serment, mais plus grave, il a subtilisé et caché les procès verbaux de Kankan, Mandiana et Lola. Ce qui a amené la Cour suprême à annuler les votes de ces trois préfectures. Nous avons porté plainte contre lui auprès du tribunal en citation directe, parce que nous estimons qu'il est disqualifié pour avoir commis un véritable crime contre le peuple de Guinée. Son acte doit être puni. Vous êtes avec 17 candidats malheureux, des fonctionnaires, des hauts cadres de la Guinée, des notabilités, en cas de victoire, comment allez-bous gérer ce beau monde ? J'ai toujours dit qu'il faut une rupture avec la gestion passée. J'ai dit, lors de toutes les conférences de presse, que je ferai une rupture. Que si je gagne, je mettrais en place un gouvernement crédible pour faire face à la mauvaise gouvernance qui mine la Guinée. Si l'on ne fait pas la rupture avec la gestion passée, le pays ne peut pas s'en sortir. Ce combat, je vais le mener avec des cadres compétents dont certains ont travaillé dans des conditions où ils étaient obligés de faire la politique du chef. Vous semblez réussir un coup de massue dans le giron des peulh avec, d'une part, le ralliement de Bah Ousmane à vos côtés et d'autre part, les difficultés de Abé Sylla et Sidiya Touré notamment pour mobiliser leur base en faveur de Cellou Dalein Diallo ? Moi je ne pose pas le problème en termes de peulh ou pas. J'estime tout simplement que Cellou n'est pas le candidat des peulh, il est le candidat d'une mafia qui a mis ce pays en coupe réglée. Ils veulent mettre la main sur l'appareil d'Etat, pour pouvoir installer un véritable Etat de mafiosi. Je pense que beaucoup de cadres peulh, patriotes ne souhaitent pas que cette mafia mette la main sur la Guinée. Déjà, nous savons qu'ils sont responsables de trafic de drogue, de faux billets, etc. Ils ont mis l'économie à terre. Pour tout dire, ce sont des mafiosi qui sont derrière le candidat de l'UFDG. Ils estiment, à tort, que c'est le tour des Peulhs de diriger la Guinée. Mon Dieu, une élection ce n'est pas une question ethnique. Sans quoi le pays serait difficile à gérer. Vous avez confiance en vos capacités ? Je ne crois pas que j'allais faire la politique pendant tant d'années, si je n'avais pas confiance en mes capacités. Quel commentaire faites-vous du balai diplomatique des chefs d'Etat africains en Guinée ? D'abord, je pense qu'avant l'arrivée du médiateur cela se justifiait. Mais après le passage de celui-ci, je pense que ce n'était plus nécessaire. Mais, chacun s'inquiète un peu, étant donné que nos pays voisins sont fragiles. Vous avez vu ce qui s'est passé en Sierra Leone, au Liberia, ce qui se passe en Guinée Bissau et au Sénégal avec la Casamance. Ainsi, il est normal que les pays voisins s'intéressent à la Guinée parce que, quand la case de votre voisin brûle, il y a des chances que le feu atteigne votre case. Je comprends bien qu'ils viennent s'enquérir de la situation. Avez-vous les moyens financiers pour mettre en œuvre une stratégie visant à contrecarrer l'adversaire politique ? Tout le monde sait que l'autre camp est constitué d'une mafia, qui a fait main basse sur l'économie guinéenne. Mais nous faisons confiance à la bonne volonté de nos militants, et nous croyons en Dieu. Nous essayerons de faire en sorte que nous puissions faire correctement notre campagne. Avec l'aide de Dieu, je gagnerais au second tour, si le vote populaire est pris en compte. Vous avez soutenu que 330 Milliards de Francs guinéens ont été blanchis à des fins électoralistes... J'ai dit que la banque a fabriqué des billets non sécurisés dernièrement. Ce qui est dangereux, parce que ces billets non sécurisés peuvent être facilement imités. Quelle que soit l'urgence, il faut qu'on évite de telles actions. Parce que là, c'est la porte ouverte à la fabrication sur une grande échelle de faux billets. Récemment, on vous a vu vous recueillir sur les tombes de Lansana Conté et Ahmed Sékou Touré... Je souhaite que les Guinéens se donnent la main. Vous savez, il s'est passé beaucoup de choses. Je souhaite réellement que les Guinéens tournent la page et pour cela, j'ai voulu montrer que nous devons nous pardonner. Moi, j'ai été condamné par contumace par le président Sékou Touré, j'ai été mis en prison par le président Conté. En allant leur rendre hommage, et allant faire des lectures de Coran pour qu'ils reposent en paix, je donne moi-même l'exemple. Je vais le faire pour Saifoulaye Diallo et Lansana Béavogui. Saifoulaye Diallo l'ancien président de l'Assemblée nationale et Lansana Béavogui, l'ancien Premier ministre. C'est pour que réellement les Guinéens se pardonnent, et qu'on pense à nos enfants et nos petits enfants, parce que ce n'est pas quelqu'un qui viendra de Chine, de France ou des Etats-Unis pour développer la Guinée. C'est à nous Guinéens de le faire et nous ne pouvons pas le faire si nous ne sommes pas unis. C'est pourquoi, je souhaite réellement que les Guinéens tournent la page du passé et que nous nous préoccupions tous de l'avenir de notre pays, de nos enfants et de nos petits enfants. Dans le cadre de négociations pour le second tour, pensez-vous déjà à un Premier ministre si vous êtes élu président ? Moi, je ne vends jamais la peau de l'ours avant de l'abattre. Une élection n'est jamais gagnée à l'avance, ou perdue à l'avance. Pour le moment, battons-nous pour gagner. Chaque chose à son temps. La Guinée a des très bons cadres, qui réellement connaissent très bien la Guinée, qui n'ont pas eu la chance d'être associés à la gestion qui, du reste, a été jusque-là catastrophique. Je compte sur des cadres compétents pour exploiter au mieux la richesse guinéenne. Vous savez, on parle surtout du scandale géologique en Guinée Avez-vous un message pour les Guinéens ? Je souhaite réellement que l'élection se passe dans la transparence, afin que le vote populaire, pour une fois, soit pris en compte. Et que réellement la Guinée ait un président voulu par le peuple de Guinée. Cela permettra à la Guinée de démarrer et si la Guinée démarre, ce sera un coup de fouet pour toute l'Afrique de l'ouest. Propos recueillis par Alassane DIARRA et Kassim TRAORE Dans le cadre de négociations pour le second tour, pensez-vous déjà à un Premier ministre si vous êtes élu président ? Moi, je ne vends jamais la peau de l'ours avant de l'abattre. Une élection n'est jamais gagnée à l'avance, ou perdue à l'avance. Pour le moment, battons-nous pour gagner. Chaque chose à son temps. La Guinée a des très bons cadres, qui réellement connaissent très bien la Guinée, qui n'ont pas eu la chance d'être associés à la gestion qui, du reste, a été jusque-là catastrophique. Je compte sur des cadres compétents pour exploiter au mieux la richesse guinéenne. Vous savez, on parle surtout du scandale géologique en Guinée Avez-vous un message pour les Guinéens ? Je souhaite réellement que l'élection se passe dans la transparence, afin que le vote populaire, pour une fois, soit pris en compte. Et que réellement la Guinée ait un président voulu par le peuple de Guinée. Cela permettra à la Guinée de démarrer et si la Guinée démarre, ce sera un coup de fouet pour toute l'Afrique de l'ouest. Propos recueillis par Alassane DIARRA et Kassim TRAORE Source: L'Indépendant ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ To unsubscribe/subscribe or view archives of postings, go to the Gambia-L Web interface at: http://listserv.icors.org/archives/gambia-l.html To Search in the Gambia-L archives, go to: http://listserv.icors.org/SCRIPTS/WA-ICORS.EXE?S1=gambia-l To contact the List Management, please send an e-mail to: [log in to unmask] ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤