La dynamique
d’électrification de nos zones rurales se maintient. Le rythme va
même bientôt s’accélérer avec la mise à la disposition de l'Agence
malienne pour le développement de l'énergie domestique et de
l'électrification rurale (AMADER), d’un financement additionnel.
Grâce à ce financement, l’Agence vient de signer des conventions
de financement des projets d'électrification rurale avec 30
opérateurs privés nationaux. Les documents ont été signés par le
président directeur général de l’AMADER, Ismaïl Oumar Touré, et les
opérateurs retenus. La cérémonie qui a été organisée à l'hôtel
Radisson était présidée par le ministre de l'Energie et de l'Eau,
Mamadou Igor Diarra. La Banque mondiale et plusieurs autres
partenaires techniques et financiers y étaient représentés. La
cérémonie a débuté par la projection d’un film sur les réalisations
de l'AMADER de sa création à nos jours. Avec un accent particulier
sur le partenariat avec le secteur privé. L'électricité est un
facteur incontournable dans le processus de développement d'un pays.
Il se trouve qu’au Mali, dans un passé encore récent, près de 88% de
la population vivant en milieu rural et dans les zones périurbaines
n’avaient pas accès à l'électricité. Pour renverser cette tendance,
le gouvernement a créé l'AMADER en 2003. La mission principale
de l’Agence est le développement de l'électrification rurale et de
l'énergie domestique pour satisfaire les besoins de base d’un grand
nombre de personnes en zones rurales et périurbaines. A partir
de 2005, avec l'appui technique et financier de la Banque mondiale
et de la coopération allemande (KFW), l'AMADER a ouvert de vastes
chantiers d'électrification rurale à travers le pays. Ses
interventions ont permis de passer de moins de 1% de taux d'accès Ã
l'électricité en milieu rural en 2003, à plus de 11% en décembre
2008. Les interventions de l’AMADER s’articulent autour de quatre
approches : les projets de candidature spontanées d'électrification
rurale (PCASER), la construction de réseaux électriques alimentés
par les plates-formes multifonctionnelles, les zones
d'électrification multisectorielle (ZEM) et l'électrification rurale
issus des "appels à projets". Dans le cas spécifique de
l'alimentation en électricité des villages à partir de projets de
candidature spontanée d'électrification rurale (PCASER), il s'agit
d'une approche basée sur la délivrance d'un permis préliminaire
d'électrification rurale concernant une localité ou un groupe de
localités à l'échelle d'une commune. En 2008, cette approche a
concerné 41 projets dans 108 localités. Ces projets sont soit en
cours d'exploitation ou en phase de réalisation pour plus de 30 000
clients domestiques et socio-communautaires. Mais, compte tenu
des immenses besoins non encore satisfaits malgré les bons résultats
obtenus, le gouvernement et la Banque mondiale ont signé en octobre
2008, un accord de financement additionnel pour environ 17,5
milliards Fcfa. Les présentes conventions sont la concrétisation de
cet accord. Ce fonds servira à financer au total 40 nouvelles
conventions d'électrification rurale. Le coût global de celles qui
viennent d’être conclues se chiffre à 9,1 milliards Fcfa. L'apport
de l'AMADER est fixé à 6,8 milliards Fcfa. Celui des opérateurs
privés s’élève à 2,3 milliards Fcfa. La contribution de l'AMADER
représente 74,34% du coût global des projets. Celle des opérateurs
est donc de 25,66%. La réalisation des projets permettra la
connexion de 21 200 clients dans 67 localités réparties sur
l'ensemble du territoire national. Pour cela, 57 kilomètres de
réseau moyenne tension, 462 autres de basse tension seront
construits. La puissance installée pour l’ensemble des projets sera
de 8,9 mégawatt. Au cours de la cérémonie de signature des
conventions de financement, le directeur général de l'Agence a
exhorté les futurs opérateurs à travailler avec professionnalisme et
à cultiver l’excellence dans toutes leurs démarches. De la
réalisation des projets à leur exploitation. Il a préconisé des
solutions techniques au coût moindre, mais adaptées à chaque cas
pour garantir la rentabilité des projets. Les bénéficiaires sont
invités à s'approprier les projets afin de leur assurer les
conditions de durabilité et de viabilité économique. Ismaïl
Oumar Touré a rassuré les autres opérateurs dont les projets sont en
cours d'examen, en indiquant que des dispositions sont en cours
d’exécution pour accélérer la conclusion des conventions dans la
limite de l'enveloppe financière disponible. Une précision
importante : l'entreprenariat féminin arrive en force dans le
domaine. En effet, elles sont une dizaine d’opératrices dont les
projets ont été retenus dans la présente phase.
C. A.
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