C’est
la preuve d’une nouvelle démonstration des bonnes relations qui
lient notre pays et la République populaire de Chine. Dans 18 mois,
un hôpital ultramoderne verra le jour sur la rive droite du fleuve
Niger à Bamako. Précisément dans le quartier Missabougou. Le nouvel
établissement sanitaire qui viendra s’ajouter à nos centres
hospitaliers universitaires (CHU) sera baptisé "l’Hôpital du Mali".
Il s’agit d’un don de la coopération chinoise pour plus de 4,8
milliards Fcfa. Cette somme servira pour les études, le suivi, les
travaux de génie civil et l'équipement partiel de l'établissement
sanitaire.
La pose de la première pierre du futur hôpital a été
effectuée vendredi en fin de journée, par le président de la
République, Amadou Toumani Touré.
Comme cela se doit en
pareilles circonstances, l’événement s’est déroulé en présence de
nombreuses personnalités, dont des membres du gouvernement,
notamment le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré.
«
L'Hôpital du Mali » disposera de 150 lits. Il n'aura donc pas les
mêmes capacités d'accueil que les grands centres hospitaliers
universitaires comme les hôpitaux Gabriel Touré ou le Point G. Mais
il aura le grand mérite de désengorger ces différentes structures
sanitaires.
L’établissement hospitalier sera bâti sur une
surface de 7 000 mètres sur un site de 20 hectares. Il comportera
des blocs techniques, de consultation externe et d'hospitalisation.
En d'autres termes, il comprendra des services de médecine
d'urgence-réanimation, de gynéco-obstétrique, de pédiatrie,
d'imagerie médicale (avec scanner, radio numérisée et autres
équipements de pointe).
Le complexe prévoit un laboratoire, une
pharmacie, un service de chirurgie avec trois blocs opératoires et
des services connexes (buanderie, morgue, cantine et poste de garde
entre autres).
UN GRAND
CHALLENGE : Les 4,8 milliards de Fcfa que nécessitera cet
investissement sont offerts par la République populaire de Chine. En
contrepartie, l'État malien, en plus du terrain et de l'équipement
complémentaire qu'il apportera, s'est engagé à construire 7
logements d'astreinte et une voie d'accès de 1,5 kilomètre. Le
gouvernement assurera également l'adduction d'eau potable,
l'électricité, le téléphone et l'aménagement d'espaces verts. Toutes
ces réalisations complémentaires coûteront 4,8 milliards de Fcfa. En
plus de ces efforts consentis par l’Etat, les travaux seront
exécutés en hors taxe puisque les pouvoirs publics ont décidé
d'exonérer tout ce qui entre dans la construction et l'équipement de
l'établissement sanitaire.
Sur la base de ces différentes
contributions, l'hôpital coûtera près de 10 milliards Fcfa.
Le
délai de construction de l'Hôpital du Mali est fixé à 18 mois. Mais
de sources proches du dossier, on indique que l'entreprise chinoise
"Qilu" en charge des travaux va tenter un grand challenge : celui de
livrer le futur établissement hospitalier en 14 mois, c'est-à -dire
avant le délai prévu qui est fixé au 22 septembre 2010, date
anniversaire du cinquantenaire de l'accession de notre pays Ã
l’indépendance. Le maître d'œuvre est l'Institut des études et
conceptions en engineering du commerce interne de
Chine.
L'Hôpital du Mali est le fruit d’une réponse à une requête
du président de la République, Amadou Toumani Touré, adressée à son
homologue chinois, Hu Jintao, lors du sommet sur la coopération
sino-africaine en novembre 2006 Ã Beijing. La partie chinoise avait
aussitôt donné une réponse favorable à la requête du président
Touré.
A ce propos, le chargé d'affaires de l'ambassade de Chine
dans notre pays, Huo Tianyun a expliqué qu'en plus du secteur de
l'infrastructure, de la culture, de l'éducation et du sport, la
coopération sino-malienne dans le domaine de la santé est très
dynamique. L'envoie de plus de 674 médecins depuis plus de 40 ans,
les dons de médicaments et équipements sanitaires aux établissements
hospitaliers de Kati, Sikasso et l'ancien hôpital de Markala (actuel
centre de santé de référence), la création de centre antipaludique Ã
Kati et aujourd'hui la pose de la première pierre de l'hôpital du
Mali, en sont des témoignages, a précisé le chargé d'affaires.
La
coopération du Mali avec l’une des premières puissances du monde,
date des premières heures de l'Indépendance et constitue un bel
exemple de réussite. Les deux chefs d'État actuels qui se vouent
respect et estime réciproques, œuvrent pour le raffermissement de
ces liens.
Le ministre de la Santé, a rappelé que cet
investissement très important va répondre aux objectifs assignés au
département qu’il dirige dans le cadre du Programme de développement
socio-sanitaire (Prodess), en ce qui concerne l'accessibilité
géographique aux services de santé des districts sanitaires et
l'amélioration de la qualité des services de santé. Le géant
asiatique est solidaire avec le Mali et accompagne nos efforts
notamment dans le cadre du Prodess.
40 ANS
CE COOPERATION SANITAIRE : Oumar Ibrahima Touré a relevé
que pour renforcer la décision prise par Amadou Toumani Touré, de
rendre les antipaludiques gratuits pour les femmes enceintes et les
enfants de moins de 5 ans, le département de la Santé reçoit
annuellement de la Chine, un lot important d'antipaludiques destinés
aux établissements de santé.
Il faut sans doute rappeler que le
président de la République, sur la base des promesses faites aux
Maliens, dans le cadre du Projet pour le développement économique et
social (PDES), multiplie les initiatives heureuses pour le bien-être
sanitaire de nos compatriotes.
Le chef de l'État a exprimé « sa
fierté et sa profonde gratitude » à nos amis Chinois. Amadou Toumani
Touré a expliqué qu'il avait adressé 7 requêtes à la partie chinoise
en 2006. L’une des requêtes qui lui tenaient particulièrement à cœur
était la construction d'un hôpital pour le Mali.
Le président
chinois, Hu Jintao avait aussitôt donné son accord. La configuration
actuelle de l’hôpital pourrait évoluer. Il est ainsi envisagé de le
doter de toutes les technologies de pointe.
Par ailleurs, le
président de la République s’est réjoui du dynamisme de la
coopération sino-malienne en matière sanitaire. "Depuis plus de 40
ans, a-t-il souligné, des experts chinois viennent nous accompagner.
Ils font un travail remarquable".
Le futur Hôpital du Mali
constituera aussi un moyen de lutter contre la mortalité maternelle,
néonatale et infantile. Il faut dire que les statistiques de
l'enquête démographique et de santé (EDS IV) sont assez révélatrices
de l'ampleur de ces drames. Notre pays enregistre plus de 464 décès
maternels pour 100 000 naissances vivantes et un enfant de moins de
5 ans meurt toutes les 5 minutes. Quant aux femmes en couche, une
d’entre elles décède toutes les 3 heures.
De fait, la
disponibilité de services de qualité, notamment en matière de
consultations prénatales, d'assistance pendant et après
l'accouchement, constitue une grande exigence. Le futur Hôpital du
Mali qui sera doté d'un service de gynéco-obstétrique y contribuera
fortement.
B. DOUMBIA