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Haruna Darbo <[log in to unmask]>
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Mon, 23 Jun 2008 13:12:14 EDT
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Courtesy AFRIBONE special envoys. Enjoy my  friends
 
"Môgô bè sé ka san kè yan"  (on peut passer un an ici sans se soucier de la 
nourriture, en bambara), (You  can spend a whole year here without worrying 
about food - in English -  Haruna)
 
San fait la fête et travaille à l’avenir 
 
L’histoire de la pêche traditionnelle se confond avec celle d’une  ville qui 
rêve de la mettre au centre d’un rendez-vous international. Une  semaine de 
joie et de communion, mais aussi de rétrospective sur le passé et de  
projection. 
Cette grande fête était placée sous la présidence du maire de  la commune 
urbaine de San, le Dr Jabriou A. Haïdara sur l’avenir. Voilà  l’ambiance dans 
laquelle la ville de San et ses environs étaient plongés du 8 au  14 juin, à l’
occasion de la première édition du Festival sur le Sanké. Cette  fête populaire 
se tiendra désormais chaque année à San, une ville située à  quelque 400 km à 
l’est de la capitale. 
Le Festival sur le Sanké est une innovation apportée par  l’Alliance Doféra 
et Banabako à la traditionnelle -et célèbre- pêche annuelle  dénommée "Sanké 
Mô" (la pêche dans la mare Sanké en  bambara). 
Cette grande fête était placée sous la présidence du maire de la  commune 
urbaine de San, le Dr Jabriou A. Haïdara, et a enregistré la présence  d’une 
forte délégation venue du Burkina Faso avec à sa tête, Mme Mariam Fofana,  le 
maire de Nouna, une commune rurale située à une soixantaine de kilomètres et  qui 
développe des relations de jumelage avec la ville de San. 
Echappément libre 
Plus d’un millier de personnes venues de tous les horizons du  cercle de San, 
de la région de Ségou ont pris part aux festivités. Des  ressortissants de la 
ville résidant dans la capitale et dans d’autres grandes  villes du pays et 
de la sous-région étaient également de la fête. 
Durant toute une semaine, la ville a fait le plein de monde, les  hôtels 
aussi, au point que les locaux de la mairie ont dû offrir l’hospitalité à  des 
visiteurs. 
Danse traditionnelle "ngélékoun", masques bozo  et bwa de Djéguéna et Sy, 
veillées des chasseurs, conférence sur les origines de  "Sanké Mô", animations 
artistiques, lutte traditionnelle,  visites des lieux sacrés de la ville de San, 
caravane de motocycles "Roule Sanké roule", match amical de foot opposant 
Doféra à  Banabako... l’agenda de cette première édition du Festival sur le Sanké 
était  des plus fournis. 
L’atmosphère s’est maintenue à la liesse durant toute la durée du  festival. 
Hommes, femmes, jeunes et vieux ... chacun a mis toute son énergie  pour la 
réussite de l’événement. Mais la palme est indiscutablement revenue à la  
jeunesse avec son Safari de motos et d’automobiles. 
Durant tout le festival, San a résonné des vrombissements de  moteurs. Les 
cascadeurs ont pris d’assaut la grande artère qui traverse la ville  en 
diagonale. 
Pour accroître la pétarade, certains avaient adopté l’échappement  libre en 
supprimant le silencieux du tuyau d’échappement de leurs engins. Juché  sur sa 
Djakarta, Nouhoum se soucie peu des règles élémentaires du code de la  route. 
Il "bombe" à tombeau ouvert, en équilibre sur sa roue  arrière. 
Et la foule conquise par ses prouesses, l’applaudit à tout rompre.  Le jeune 
conducteur est imité par une myriade de motocyclistes, tous aussi  imprudents 
et casse-cou les uns que les autres. "On ne meurt pas  deux fois dans sa vie", 
répètent-ils, inconscients du danger. 
Pourtant les organisateurs de l’événement avait pensé à  sensibiliser les 
Sanois sur les dangers des violations du code de la route. En  prélude au 
festival, l’Alliance Doféra et Banabako a ainsi organisé un atelier  sur la sécurité 
routière et offert des casques aux motocyclistes. 
"Nous voulions parer à d’éventuels accidents",  explique Soumaïla Maïga. Le 
vice-président de l’alliance, Mamadou Lamine Traoré,  estime que la formation a 
eu des impacts positifs car aucun cas d’accident  majeur n’a été signalé 
cette année, contrairement aux autres années où des  accidents graves 
occasionnaient des morts d’hommes. 
Mort subite. 
Les Sanois et leurs hôtes étaient si décidés à faire la fête que  même la 
pluie n’a pu doucher l’enthousiasme. "C’est une grande  fête pour moi. 
Une nouvelle bougie sur laquelle je souffle.  Beaucoup de gens étaient là l’
année dernière mais qui manquent cette année.  Alors je me réjouis et remercie 
Dieu de m’avoir accordé une année de vie de  plus", se réjouit Boubacar, 
ajoutant que "Sanké Mô"  représente tout un symbole pour les Sanois. Oui "Sanké Mô" 
 n’est pas n’importe quelle fête à San. 
Cette pêche millénaire plonge ses racines dans l’origine de la  ville. Selon 
Sidiki Traoré, "Sanké Mô" célèbre sa 608è  édition. Plus de 6 siècles ! L’
enseignant à la retraite a fait cette révélation  lors d’une conférence sur "les 
origines, les mythes et les réalités et les  intérêts socioculturels" qu’il a 
animée à l’occasion du festival. 
"Sanké Mô", a-t-il expliqué, n’est autre qu’une  pêche collective dans la 
mare qui porte le nom Sanké. 
L’histoire de la pêche collective se confond avec celle de la  cité. Au 14è 
siècle, un chasseur du nom de Bakôrè Traoré découvrit le site de  l’actuel San. 
Un jour, accompagné de son chien de chasse, il s’égara en brousse.  Pendant 
ces pérégrinations pour retrouver un repère, il déboucha sur les rives  d’une 
mare. 
L’endroit était reposant et l’eau de la mare grouillait de  poissons, au 
point que le chasseur décida de s’installer là ne serait-ce que  pour un bout de 
temps. 
"Môgô bè sé ka san kè yan" (on peut passer un an  ici sans se soucier de la 
nourriture, en bambara), se serait-il dit, satisfait  de sa découverte. Le 
chasseur finira par s’installer définitivement au bord de  la mare. La ville de 
San venait d’être fondée. 
Non loin de la mare, Bakôrè Traoré a découvert également une forêt  de 
figuiers (toro en bambara) et le puits sacré qu’il nomma "Karantéla" ou "Karatèna" 
(pas de souci à se  faire, en bambara) qui lui servit de source pour étancher 
sa soif. 
Santoro (figuiers de San, en bambara), le puits sacré de Karantéla  et Sanké 
sont les trois symboles de San. C’est pourquoi les griots magnifient la  ville 
en évoquant Sanké Mô, Santoro et Karantéla. Aujourd’hui, le mystère  entoure 
toujours Sanké. Si la propriété de la mare revient à la famille Traoré,  la 
garde des lieux est confiée aux Dao suite à un pacte signé entre les deux  
familles. 
C’est ce qui explique que c’est aux Dao qu’il revient de donner  l’ordre de 
pêcher dans la mare. Celui qui enfreint cette tradition s’expose à  une mort 
subite, nous a-t-on confié. Cette mesure reste toujours strictement  respectée 
par les 55.000 habitants que compte la commune. 
Repas collectif. 
C’est jeudi après-midi que fut donné le coup d’envoi de la pêche  
collective, un signal attendu dans la fièvre. Dès le matin, un ballet incessant  se 
déclencha d’hommes et de femmes, jeunes et vieux portant le "Kango" (une sorte de 
filet) sur les épaules. 
Chacun espérait faire de belles prises. "Gare aux  poissons", plaisantait le 
vieux Abdoulaye, occupé à réparer son "Papro" (un  autre genre de panier 
utilisé pour la pêche). 
Avant la grande ruée dans l’eau, une bonne ambiance régnait dans  la ville 
avec des danseurs bwa, des chasseurs, des marionnettes qui rivalisaient  de 
dextérité pour égayer la foule massée sur la place de la mosquée. Les  
réjouissances se sont poursuivies jusqu’à midi, heure à laquelle fut servi un  repas 
collectif. 
Du riz au gras au tô, en passant par le couscous, gourmets et  gourmands en 
eurent pour leur compte. Après les plats de résistance, les  convives 
dégustèrent du "Moukoufara", une crème locale à base  de mil écrasé. 
Cette douceur a aussi sa petite histoire. "C’est le  repas offert par Bakôrè 
Traoré, le fondateur de San à ses hôtes, les Bwa de  Térékoungo et de Parana 
pour l’avoir aidé à débroussailler les abords de Sanké  au moment où il s’y 
installait. Dès lors, le "Moukoufara" est devenu un repas mythique qui 
accompagne Sanké  Mô", explique Sinaly Sadia Traoré, un autochtone de la ville. 
On dit même que le breuvage a des vertus mystiques et favoriserait  la 
réussite sociale, le mariage, l’emploi, les études et d’autres voeux chers.  Le 
repas pris, c’est l’heure de la pêche. 

La foule se regroupe dans un premier temps devant la famille  fondatrice de 
la ville pour les salutations d’usage aux anciens. Ce rituel  accompli, la 
procession s’ébranle vers la mare Sanké, au rythme des tam-tam bwa,  amplifié par 
des cris de joie et des battements de main. Située à 1 kilomètre au  nord de 
la ville, la mare a creusé son lit dans une plaine d’une dizaine  d’hectares. 
Arrivés les premiers sur les lieux, les jeunes piaffent  d’impatience. Ils se 
bousculent et mettent la vigilance des forces de l’ordre à  rude épreuve. 
Certains trompent leur impatience, en s’amusant à lancer en l’air  les 
filets et à les rattraper au vol. Les femmes et les jeunes filles ne sont  pas en 
reste. Sur leur "31", elles chantent et dansent au rythme des tam-tam.  Quant 
aux officiels, ils sont à l’abri sous un hangar en attendant que le signal  
soit donné pour la pêche. Tout le monde attend avec impatience. 
Cris et applaudissements. 
Finalement, la foule, éperdue d’impatience, n’attend pas le coup  de fusil, 
ni le rituel du sacrifice du coq blanc. Une marée humaine se déverse  d’un 
coup dans le Sanké. 
Les pêcheurs pataugent dans l’eau, tombent, se relèvent, plongent  et 
replongent les "kango" et les "papro" sur  tout ce qui bouge à la surface et sous l’
eau. Chaque belle prise est saluée par  des grands cris et des 
applaudissements. L’heureux pêcheur sort de l’eau et  exhibe fièrement sa prise aux officiels 
qui le félicitent de son succès. 
Au petit soir, la fatigue a finalement raison de l’ardeur des  pêcheurs. Les 
officiels et la foule des pêcheurs rentrent en ville poursuivre la  fête 
jusque tard dans la nuit. La journée de vendredi sera consacrée aux  activités du 
festival qui prendront fin samedi matin. 
Dans son discours de clôture, le maire de San, Jabriou A. Haïdara,  a 
remercié l’ensemble des habitants de la commune urbaine de San. "Sanké Mô constitue 
une fierté pour nous. C’est notre enfant à nous  tous. 
Et nous devons contribuer tous à sa croissance", a-t-il  indiqué en 
souhaitant une internationalisation de cette fête traditionnelle à  l’image du Festival 
sur le fleuve Niger qui se tient chaque année à Ségou. 
Son appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. "Nous nous  attelons à 
cela. Nous en avons les possibilités. La première possibilité dont  nous 
disposons, c’est notre foi. 
Nous croyons fermement que la pérennisation de "Sanké Mô" est à notre 
portée", a assuré le  président de l’Alliance Doféra et Banabako, Soumaïla Maïga en 
saluant les  retombées financières de la fête sur la ville de San. 
Les stations d’essence figurent parmi les plus grands  bénéficiaires. A l’
instar de Abou, nombre de jeunes y avaient déposé de l’argent  par avance pour 
ne pas se retrouver à sec durant le Safari. 
Envoyés spéciaux 
L. DIARRA et 
A. SISSOKO 
23 Juin 2008




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