Table ronde des bailleurs de fonds : Le check-Up de Abou-Bakar Traoré
Le gouvernement ambitionne de faire de l’adversité un stimulant pour l’
épanouissement de notre économie. Depuis hier, les participants à la 6ème Table
ronde des bailleurs de fonds du Mali se réunissent à huis clos dans la salle
ovale du Centre international de conférences de Bamako (CICB).
La cérémonie d’ouverture qui s’était tenue dans la grande salle de 1000
places dudit Centre a été conjointement présidée par le Premier ministre, Modibo
Sidibé et l’administrateur assistant du PNUD, Ad Melkert.
L’événement a mobilisé des membres du gouvernement, des diplomates
accrédités dans notre pays, des hauts cadres de l’Administration, des représentants de
la société civile et un parterre de journalistes maliens et étrangers.
Modibo Sidibé et ses hôtes ont été accueillis à leur entrée en salle par un
tonnerre d’applaudissement et les notes mélodieuses de l’Ensemble
instrumental du Mali,. Mais l’ambiance chaleureuse de l’accueil tranchait avec le
moment choisi pour la tenue de ce 6ème round Mali - bailleurs de fonds, a fait
remarquer le chef du gouvernement.
Deux événements sont à l’origine de ce contraste. D’abord, la situation au
Nord de notre pays. "Au moment où nous entamons notre dialogue, je vous sais
préoccupés comme nous par la situation dans le Nord-est du Mali.
Mais, fidèle à sa politique de dialogue et de paix, le Mali poursuivra dans
cette voie dans les limites du respect de l’intégrité territoriale et de la
souveraineté nationale", a précisé avec fermeté le Premier ministre, avant d’
ajouter que le gouvernement demeure attaché à l’Accord d’Alger comme seul
cadre privilégié de dialogue et de paix.
C’est dans cet esprit que s’est tenu à Kidal les 23 et 24 mars 2007 le
Forum pour le développement des Régions Nord du Mali. Forum qui avait pour
objectif de donner une impulsion nouvelle aux actions de développement dans ces
Régions et de contribuer à la promotion de la paix par le développement.
Le deuxième événement est relatif à la flambée des prix des produits
alimentaires et des hydrocarbures. "Notre rencontre se tient au moment où l’
environnement international est globalement défavorable puisque marqué profondément
par une flambée d’une ampleur inégalée des cours du pétrole sur le marché
mondial et la crise alimentaire que traversent presque tous les pays de la
planète.
Les coûts des chocs exogènes sont toujours plus élevés pour les économies
des pays les moins avancés, spécifiquement enclavés comme le Mali", a expliqué
Modibo Sidibé.
Un signal fort et durable :
Cependant cette crise ne constituera pas un frein à l’initiative créatrice
de notre pays, a promis Modibo Sidibé qui dira que le gouvernement ambitionne
de faire de cette adversité un stimulant pour l’épanouissement de notre
économie.
Déjà avant la crise, le Mali avait affiché son ambition de faire de l’agricu
lture, le moteur de la croissance économique. "Pour ce qui nous concerne, a
indiqué le chef de gouvernement, ces contraintes nous ouvrent des
opportunités.
L’Afrique importe chaque année un volume important de riz, environ 8
millions de tonnes. Notre ambition est de prendre une part de ce marché, parce qu’il
ne s’agit plus pour nous de nourrir seulement les Maliens, mais d’exporter
vers les autres pays africains le riz et les autres céréales dont ils ont
besoin et à un meilleur coût".
Selon Modibo Sidibé, l’environnement exogène plaide en faveur de cette
option. Il apparaît dans les conclusions de la Conférence de Rome tenue les 3 et 5
juin dernier sur la crise alimentaire que la forte relance des productions
agricoles est inscrite dans le calendrier de l’institution onusienne. De
nouveaux engagements ont été pris dans ce sens.
Au sortir des assises de Bamako, le gouvernement du Mali attend donc de ses
partenaires un signal fort et durable pour accompagner notre pays à faire du
développement agricole le moteur de sa croissance accélérée et durable.
La démarche du gouvernement s’inscrit dans une logique d’amélioration de la
productivité, de diversification et de structuration de filières pour créer
des chaînes de valeurs allant des produits primaires à des produits
transformés et labelisés.
Mais la réussite de cette stratégie passe par la poursuite du programme d’
expansion des infrastructures permettant à notre pays d’attirer les
investissements privés nationaux et étrangers, a relevé le chef de l’Exécutif.
Modibo Sidibé a rappelé que le gouvernement du Mali a adopté en décembre
2006 sa nouvelle stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté sur la
période 2007-2011 (CSCRP). Celle-ci définit les objectifs et les priorités
pour le pays durant cette période.
Ces objectifs et priorités ont pleinement été repris dans le Programme de
développement économique et social (PDES) du président de la République du
Mali, qui constitue le socle de l’action gouvernementale. Et en dépit des divers
chocs exogènes que notre économie a subis, notamment les aléas climatiques,
le Mali a connu une nette amélioration des indicateurs économiques et sociaux.
D’importants progrès ont été réalisés vers la stabilisation du cadre
macro-économique. Les performances économiques se sont traduites par une croissance
en moyenne de 5 %. Dans le domaine social, l’accès aux soins de base et à l’
éducation s’est nettement amélioré.
Le taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire a atteint près de
75 %. Cette évolution concerne aussi bien les filles que les garçons,
réduisant ainsi les disparités liées au sexe pour l’accès à l’école.
Il en a été de même pour la santé. Quant à l’accès à l’eau potable, le
nombre de points d’eau modernes a connu une progression significative, et le
pourcentage des Maliens ayant accès à l’eau potable a atteint 68 % de la
population. Des progrès notables ont été enregistrés dans le développement des
infrastructures de base et des secteurs productifs notamment les aménagements
hydro-agricoles, les routes, les télécommunications et l’énergie.
Mais la réussite d’une croissance économique forte et durable réside dans le
maintien d’un cadre macro-économique stable. A cet effet, les réformes
macro-économiques nécessaires à la croissance, notamment celles du secteur du
coton, des télécommunications et de l’énergie seront réalisées conformément aux
agendas convenus.
Des programmes fédérateurs :
Parlant de l’école, Modibo Sidibé dira que le gouvernement est conscient que
l’accroissement de l’investissement dans les ressources humaines est
indispensable à la croissance économique. Aussi, il est urgent que le Mali soit
doté d’un système éducatif efficace et performant.
Les progrès réalisés dans le domaine éducatif n’empêchent pas la poursuite
des efforts dans le secteur de l’éducation de base, tout en mettant l’accent
sur l’enseignement technique et professionnel et sur un enseignement
supérieur tourné vers nos besoins.
Ainsi, en vue de trouver la solution à la crise récurrente de notre système
éducatif, le gouvernement envisage d’organiser dans les prochains mois un
Forum national sur l’éducation qui offrira à notre peuple l’occasion de se
prononcer sur son système éducatif, a ajouté Modibo Sidibé.
Concernant la situation de la femme, le Premier ministre a reconnu qu’en
dépit des efforts fournis, les femmes demeurent confrontées à des défis majeurs.
Aussi pour atténuer leurs difficultés, le gouvernement ambitionne d’adopter
"une Politique nationale genre", qui parachèvera le processus d’adoption du
Code des personnes et de la famille issu de larges concertations.
L’amélioration de la performance du secteur public constitue le challenge du
Renouveau de l’action publique. Le gouvernement accélérera alors la mise en œ
uvre des programmes fédérateurs, en particulier le Programme de
développement institutionnel (PDI), pour restaurer l’autorité de l’Etat, rendre l’
administration plus efficace et renforcer les collectivités territoriales.
La bonne gestion des ressources publiques est un autre défi pour le
gouvernement. Dans ce cadre, le programme d’amélioration et de modernisation de la
gestion des finances publiques (PAGAMGFP) qui a enregistré d’importants progrès
en quelques années sera conduit fermement avec l’accompagnement des
partenaires.
La lutte contre la corruption et la délinquance financière a également
retenu l’attention du gouvernement. Cette lutte qui connu une impulsion
particulière sera poursuivie.
Les actions menées sont centrées sur la prévention, l’amélioration du
système judiciaire, la fréquence des contrôles, la transparence par la publication
des résultats des contrôles et les suites réservées. Sur proposition du
président de la République, le gouvernement se propose aussi d’organiser les États
généraux de la corruption dans les semaines à venir.
L’administrateur assistant du PNUD, Ad Melkert s’est réjoui des mesures
envisagées par notre pays.
Il a promis l’accompagnement de son institution. Il a aussi appelé les pays
riches à lever les contraintes au commerce mondial pour permettre aux
économies faibles comme les nôtres de pouvoir échanger librement leurs produits avec
le reste du monde. Car le PNUD est convaincu que le commerce peut contribuer
à lutter contre la pauvreté.
Le programme qui se poursuit ce matin, prendra fin cet après-midi sous la
présidence du Premier ministre. Hier soir, le ministre de l’Économie, de l’
industrie et du commerce a offert un dîner gala à ses hôtes dans le jardin du
Musée national.
A. O. DIALLO
13 Juin 2008
**************Gas prices getting you down? Search AOL Autos for
fuel-efficient used cars. (http://autos.aol.com/used?ncid=aolaut00050000000007)
|