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Reporters sans frontières
Communiqué de presse
12 décembre 2007
BURKINA FASO
Affaire Norbert Zongo : depuis neuf ans, le gouvernement cherche à
masquer la vérité
Reporters sans frontières reste mobilisée pour que la vérité soit
connue sur la mort, le 13 décembre 1998, de Norbert Zongo et trois de
ses compagnons, probablement assassinés par des membres de la garde
présidentielle burkinabé, sous l'autorité de François Compaoré, le
frère du chef de l'Etat.
"Tous les discours lénifiants du gouvernement burkinabé sur sa
volonté de laisser travailler la justice en toute indépendance ne
sont que des injures faites à la famille de Norbert Zongo. Il est
clair que les autorités, de la présidence de la République au
parquet, font tout ce qui est en leur pouvoir pour que l'instruction
n'avance pas. Du reste, depuis plusieurs années, les autorités ont
tenté, en vain, d'acheter le silence de la famille du journaliste.
Mais tous ces efforts pour masquer la vérité ne changeront jamais la
réalité. Les soupçons sont forts, les éléments accablants et les
assassins de Norbert Zongo et ses compagnons, comme en 1998, sont à
chercher du côté de la garde présidentielle. Nous resterons mobilisés
jusqu'à ce que justice soit rendue", a déclaré l'organisation.
Norbert Zongo était le directeur de l’hebdomadaire L’Indépendant. Il
a été retrouvé mort, avec trois autres personnes, carbonisés dans
leur véhicule, le 13 décembre 1998, à Sapouy (Sud). Lorsqu’il a été
tué, le journaliste enquêtait sur la mort suspecte de David
Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, le frère du chef de
l’Etat. Sous la pression de la rue, le président Blaise Compaoré a
mis sur pied une Commission d’enquête indépendante (CEI), qui a
identifié quelques mois plus tard "six principaux suspects" dans le
quadruple assassinat.
En août 2000, trois militaires de la garde présidentielle, dont
l’adjudant Marcel Kafando, ont été reconnus coupables d’"avoir
séquestré et torturé à mort" David Ouédraogo. Ce dernier était
soupçonné d’avoir volé de l’argent au frère du président. Il est mort
sous la torture, quelques jours après avoir été arrêté par la garde
présidentielle. En février 2001, Marcel Kafando a également été
inculpé d’"assassinat" et "incendie volontaire" par le procureur
général dans le cadre du dossier Norbert Zongo. Or, malgré une
inculpation aussi grave, Marcel Kafando a coulé toutes ces années des
jours tranquilles en liberté, à son domicile de Ouagadougou.
Le 19 juillet 2006, le juge d’instruction Wenceslas Ilboudo a
finalement prononcé un non-lieu en faveur de "Marcel Kafando et X",
sur la base de la rétractation d’un témoin à charge, huit ans après
les faits. Cette décision a été confirmée en appel, éteignant ainsi
la procédure visant à élucider l’assassinat de Norbert Zongo. Seuls
de "nouveaux éléments" sont susceptibles de relancer l’enquête.
Le 20 octobre 2006, Reporters sans frontières a remis au procureur du
Faso la première version du rapport de la CEI, avant qu’elle ne soit
édulcorée sous la pression de deux de ses membres, représentant le
gouvernement. Certains passages du texte, détaillant les
contradictions de François Compaoré dans sa déposition et le rôle
joué par l’homme d’affaires Oumarou Kanazoé pour tenter de faire
taire Norbert Zongo, avaient été purement et simplement supprimés.
Les conclusions de la CEI y étaient beaucoup plus affirmatives et
circontanciées sur le sujet, mettant plus précisément en cause les
"six principaux suspects" désignés, tous membres de la garde
présidentielle.
Le 22 janvier 2007, Germain Bitiou Nama et Newton Ahmed Barry,
directeur de publication et rédacteur en chef du bimensuel privé
L’Evénement, ont été condamnés, pour "diffamation" envers François
Compaoré, à deux mois de prison avec sursis et 300 000 francs CFA
d’amende (environ 450 euros) chacun. Le journal était poursuivi pour
avoir publié, le 25 octobre 2006, plusieurs articles relatant la
conférence de presse donnée quelques jours plus tôt dans la capitale
du Burkina Faso par Robert Ménard. La une du journal, en regard d’une
photographie de lui, affirmait : "Ainsi donc, c’est lui, François
Compaoré. Jusqu’à présent, on pensait à lui sans le nommer. RSF vient
de franchir le pas."
Depuis 1999, plusieurs émissaires du gouvernement burkinabé ont
régulièrement approché la famille de Norbert Zongo, notamment son
épouse, leur offrant une compensation financière contre le "pardon".
Mais la famille a toujours refusé ce troc, estimant que, aucun des
assassins n'ayant été encore condamné, il n'y avait "personne à
pardonner".
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24713
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BURKINA FASO
Government still trying to cover up truth nine years after newspaper
editor’s murder
On the eve of the ninth anniversary of the death of newspaper editor
Norbert Zongo and three companions, Reporters Without Borders today
said it would not give up its campaign to know the truth about their
murder. They were probably killed by members of the presidential
guard under the authority of the president’s brother, François Compaoré.
“All of the government’s soothing statements about its desire to let
the police and justice system work independently have been an insult
to the Zongo family,” the press freedom organisation said. “It is
clear that the authorities, from the president’s office to the state
prosecutor’s office, have done everything possible to prevent the
investigation from advancing. At the same time, the authorities have
tried in vain to buy the family’s silence.”
Reporters Without Borders added: “But all these efforts to mask the
truth will never change the reality. All this time there have been
strong suspicions and damning evidence that the murderers of Zongo
and his friends are to be found within the presidential guard. We
will keep on campaigning until justice is done.”
Zongo was an investigative journalist and editor of the weekly
L’Indépendant. His charred body was found along with the charred
bodies of his three companions in their car in the southern town of
Sapouy on 13 December 1998. At the time of his death he had been
looking into how David Ouédraogo, the chauffeur of President Blaise
Compaoré’s brother François, died at the hands of presidential guard
members after being arrested on suspicion of stealing from his employer.
Following street protests, President Compaoré created an Independent
Commission of Enquiry (CEI) to look into the multiple murder of Zongo
and his companions. A few months later, the commission named “six
leading suspects.”
Sgt. Marcel Kafando and two other presidential guard members were
convicted in August 2000 of kidnapping Ouédraogo and torturing him to
death. In February 2001, the public prosecutor went on to charge
Kafando with murder and arson in connection Zongo’s death. But
despite the gravity of the charges, Kafando was allowed to continue
living at his home in Ouagadougou all these years.
Investigating judge Wenceslas Ilboudo finally ruled on 19 July 2006
that the investigation against “Marcel Kafando and any other
unidentified person” for the murder of Zongo should be abandoned on
the grounds that a prosecution witness had withdrawn a statement he
had made eight years before. The ruling was confirmed on appeal,
meaning that no further attempt would be made to find out who
murdered Zongo.
At that stage, the investigation could only be reopened if “new
evidence” was produced. This is what Reporters Without Borders did on
20 October 2006, when it gave the Burkina Faso state prosecutor a
copy of the original draft of the CEI’s report, before it was toned
down on the insistence of two of the commission’s members, who
represented the government.
Passages about the contradictions in François Compaoré’s statement
and the attempts by businessman Oumarou Kanazoé to silence Zongo
prior to his murder were completely eliminated from the final version
of the report. The conclusions of the original report were also much
more positive and detailed, and much more specific when identifying
the “six leading suspects,” all members of the presidential guard.
A court imposed two-month suspended prison sentences and fines of
300,000 CFA francs (450 euros) on 22 January of this year on Germain
Bitiou Nama, the publisher of the privately-owned fortnightly
L'Evénement, and Newton Ahmed Barry, its editor, for allegedly
libelling the president’s brother in articles about the news
conference on the Zongo case that Reporters Without Borders secretary-
general Robert Ménard gave in Ouagadougou on 20 October 2006.
The newspaper’s issue of 25 October 2006 had a front-page photo of
the president’s brother under a headline that said: “So it’s him,
François Compaoré. Until now we had not been able to say his name.
Reporters Without Borders has finally done it.”
Government emissaries have often approached members of the Zongo
family, especially his widow, since 1999 offering financial
compensation in return for “a pardon.” The family has always refused
such a deal on the grounds that, since no one has yet been convicted
of Zongo’s murder, there is still “no one to pardon.”
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24714
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BURKINA FASO
Caso de Norbert Zongo: el gobierno lleva nueve años intentando
enmascarar la verdad
Reporteros sin Fronteras sigue movilizada para que se conozca toda la
verdad sobre la muerte, el 13 de diciembre de 1998, de Norbert Zongo
y tres de sus compañeros, probablemente asesinados por miembros de la
guardia presidencial de Burkina Faso, que depende de François
Compaoré, el hermano del Jefe del Estado.
“Todos los discursos del gobierno de Burkina Faso, intentando
transmitir tranquilidad acerca de su voluntad de dejar que la
justicia trabaje con total independencia, no son más que injurias a
la familia de Norbert Zongo. Está claro que las autoridades, desde la
presidencia de la República hasta la fiscalía, hacen todo lo que
pueden para que la instrucción no avance. Además, las autoridades
llevan varios años intentando, en vano, comprar el silencio de la
familia del periodista. Pero todos sus esfuerzos por enmascarar la
verdad no van a conseguir cambiar la realidad. Las sospechas son muy
fuertes, las pruebas contundentes y, como en 1998, a los asesinos de
Norbert Zongo y sus compañeros hay que buscarlos en la guardia
presidencial. Nosotros seguiremos movilizados hasta que se haga
justicia”, ha declarado la organización.
Norbert Zongo era el director del semanario L’Indépendant. Apareció
muerto, carbonizado en su coche junto con otras tres personas, el 13
de diciembre de 1998 en Sapouy (Sur). Cuando le mataron, el
periodista estaba investigando la sospechosa muerte de David
Ouédraogo, chofer de François Compaoré, el hermano del Jefe del
Estado. Gracias a la presión de la calle, el presidente Blaise
Compaoré creó una Comisión de Investigación Independiente (CEI), que
algunos meses más tarde identificó a los “principales seis
sospechosos” del cuádruple asesinato.
En agosto de 2000 tres militares de la guardia presidencial, y entre
ellos Marcel Kafando, fueron considerados culpables de “haber
secuestrado y torturado hasta la muerte” a David Ouedraogo,
sospechoso a su vez de haber robado dinero al hermano del presidente.
Murió torturado pocos días después de que le detuviera la guardia
presidencial. En febrero de 2001 el fiscal general inculpó también a
Marcel Kafando de “asesinato” e “incendio voluntario”, en el marco
del caso de Norbert Zongo. Pero, a pesar de la gravedad de la
inculpación, Marcel Kafando lleva todos estos años campando a sus
anchas en libertad, en su domicilio de Ouagadougou.
Finalmente el 19 de julio de 2006, ocho años después de los hechos,
el juez de instrucción Wenceslas Ilboudo dictó un sobreseimiento a
favor de “Marcel Kafando y X”, apoyándose en la retractación de un
testigo de cargo. Una sentencia que quedó confirmada en la
apelación, lo que significó el cierre del procedimiento abierto para
elucidar el asesinato de Norbert Zongo. Solo si se presentaran
“nuevas pruebas” podría volver a ponerse en marcha la investigación.
El 20 de octubre de 2006 Reporteros sin Fronteras entregó al fiscal
de Faso la primera versión del informe de la CEI, antes de que fuera
edulcorada gracias a la presión de dos de sus miembros, que
representaban al gobierno. Se suprimieron, lisa y llanamente, algunos
de los pasajes del texto que detallaban las contradicciones en que
incurrió François Compaoré en su declaración, y el papel jugado por
el empresario Oumarou Kanazoé en el intento de silenciar a Norbert
Zongo. Las conclusiones de la CEI eran mucho más afirmativas y
detalladas sobre el asunto, acusando con más exactitud a los
“principales seis sospechosos” citados, todos ellos miembros de la
guardia presidencial.
El 22 de enero de 2007, Germain Bitiou Nama y Newton Ahmed Barry,
respectivamente director de publicación y redactor jefe del bimensual
privado L’Evénement, fueron condenados por “difamar” a François
Compaoré a dos meses de cárcel, con el cumplimiento en suspenso, y
300.000 francos CFA (unos 450 euros) de multa, cada uno. Habían
denunciado al periódico por publicar, el 25 de octubre de 2006,
varios artículos en los que se daba cuenta de la conferencia de
prensa ofrecida pocos días antes por Robert Ménard, en la capital de
Burkina Faso. Mirando una fotografía suya, en la primera página del
periódico decía: “Así que es él, François Compaoré. Hasta ahora,
pensábamos en él sin nombrarle. RSF acaba de tomar una decisión”.
Desde 1999 han sido varios los emisarios del gobierno que con
frecuencia se han aproximado a la familia de Norbert Zongo, y
especialmente a su esposa, ofreciéndoles una compensación económica a
cambio del “perdón”. Pero la familia siempre se ha negado al trueque
considerando que, al no estar condenado ninguno de los asesinos, no
hay “nadie a quien perdonar”.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24715
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Leonard VINCENT
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