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Reporters sans frontières
Communiqué de presse
23 octobre 2006
BURKINA FASO
Le Procureur refuse de rouvrir l'enquête sur
l'assassinat de Norbert Zongo : une décision
"étonnante et partiale"
Reporters sans frontières est sidérée par la
décision du procureur du Faso de ne pas rouvrir
l'enquête sur l'assassinat, le 13 décembre 1998,
du journaliste Norbert Zongo et de trois de ses
compagnons, sous prétexte que le document qui lui
a été remis par l'organisation, le 20 octobre
2006, ne constitue pas un élément nouveau tel que
défini dans l'article 189 du code de procédure
pénale. Le 21 octobre, Adama Sagnon, procureur du
Faso, a annoncé lors d'une conférence de presse
que "le rapport de la CEI n'apporte rien de
nouveau à l'affaire". Le procureur général
Abdoulaye Barry a pour sa part estimé qu'il
s'agit "d'éléments déjà connus".
"Huit ans d'instruction pour finalement rendre un
non-lieu, et une nuit pour décider de ne pas
rouvrir l'enquête : la justice burkinabé
fonctionne décidément de manière étrange. La
décision éclair du Procureur n'est manifestement
pas le fruit d'un examen sérieux, mais relève
davantage d'une riposte rapide et maladroite, à
forte teneur politique", a déclaré Reporters sans
frontières.
"La lecture du code de procédure pénale par le
parquet est pour le moins étonnante et partiale.
Les informations contenues dans le document que
nous avons remis au Procureur du Faso prouvent
que François Compaoré et Oumarou Kanazoé ont
menti à la Commission d'enquête indépendante
(CEI) nommée après l'assassinat du journaliste.
Elles montrent que les affaires David Ouédraogo
et Norbert Zongo sont intimement liées. Elles
révèlent comment et pourquoi l'homme d'affaires
et Dramane Yaméogo, procureur du Faso à l'époque,
ont tenté de faire taire le journaliste avant son
assassinat. Or, à ce jour, rien n'indique qu'un
travail d'investigation sérieux a été effectué
pour faire la lumière sur ces informations. Dans
ces conditions, nous maintenons qu'elles sont
susceptibles de 'fortifier les charges qui
auraient été trouvées trop faibles' ou de 'donner
aux faits de nouveaux développements utiles à la
manifestation de la vérité'", a ajouté
l'organisation.
Le 20 octobre 2006, Reporters sans frontières
avait remis au procureur du Faso la première
version du rapport de la CEI, avant qu'elle ne
soit édulcorée sous la pression de deux de ses
membres, représentant le gouvernement. Certains
passages du texte, détaillant les contradictions
de François Compaoré dans sa déposition et le
rôle joué par Oumarou Kanazoé pour tenter de
faire taire Norbert Zongo, avaient été purement
et simplement supprimés. Les conclusions de la
CEI y étaient beaucoup plus affirmatives et
circontanciées sur le sujet, mettant plus
précisément en cause les "six principaux
suspects" désignés par la CEI, tous membres de la
garde présidentielle.
Après le non-lieu rendu en juillet 2006 par le
juge d'instruction Wenceslas Ilboudo en faveur du
principal suspect, l'adjudant Marcel Kafando,
seules des "charges nouvelles" susceptibles de
"fortifier les charges qui auraient été trouvées
trop faibles" ou de "donner aux faits de nouveaux
développements utiles à la manifestation de la
vérité" permettaient de rouvrir l'enquête, selon
l'article 189 du code de procédure pénale.
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BURKINA FASO
Refusal to reopen Zongo murder investigation called "astonishing and biased"
Reporters Without Borders said today it was
stunned by the Burkina Faso public prosecutor's
refusal to reopen the investigation into the 1998
murder of journalist Norbert Zongo and three
companions on the grounds that the document the
organisation gave him on 20 October did not
constitute new evidence as defined by article 189
of the code of criminal procedure.
Public prosecutor Adama Sagnon announced at a
press conference on 21 October that the original,
unedited version of the report issued by an
Independent Commission of Enquiry in 1999, which
Reporters Without Borders had given him the day
before, "does not contribute anything new to the
case." Attorney general Abdoulaye Barry described
it as "information that is already known."
"It took eights years of judicial investigation
to drop all charges, and just one night to decide
not to reopen the investigation," Reporters
Without Borders said. "Burkina Faso's judicial
system clearly functions in a strange way. The
prosecutor's lightning decision was evidently not
the result of serious reflection, but rather a
hasty, clumsy and politically-influenced
response."
Reporters Without Borders continued: "The
prosecutor's interpretation of the code of
criminal procedure is astonishing and biased, to
say the least. The information in the report we
gave the prosecutor showed that the president's
brother, François Compaoré, and businessman
Oumarou Kanazoé lied to the independent
commission. It also showed that the Zongo murder
was closely linked with murder of François
Compaoré's chauffeur, David Ouédraogo. And it
revealed how and why Kanazoé and the then
prosecutor, Dramane Yaméogo, tried to silence
Zongo prior to his murder."
The organisation added: "Nothing so far shows
that any serious attempt was made to shed light
on these facts. We therefore insist that they are
liable to 'strengthen the accusations that have
already proved too weak' or to 'contribute new
developments useful in establishing the truth' -
the conditions for reopening an investigation."
The version of the Independent Commission of
Enquiry's report which Reporters Without Borders
gave the public prosecutor on 20 October was the
original one, the one the commission drafted
before it was before it was toned down on the
insistence of two of its members who represented
the government.
The final version completely eliminated certain
passages about the contradictions in François
Compaoré's statement to the commission, and
Kanazoé's attempts to silence Zongo prior to his
murder. The original report's conclusions were
also much more assertive and specific,
identifying "six main suspects," all members of
the presidential guard.
According to article 189 of the code of criminal
procedure, after investigating judge Wenceslas
Ilboudo's decision on 19 July of this year to
dismiss all charges against the leading suspect,
former presidential guard chief Marcel Kafando,
the case can only be reopened if there are "new
accusations" liable to "strengthen the
accusations that have already proved too weak" or
to "contribute new developments useful in
establishing the truth."
--
Leonard VINCENT
Bureau Afrique / Africa desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
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