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Reporters Without Borders
Press release
17 September 2007
ERITREA
Democratic governments urged to summon Eritrean ambassadors on
anniversary of 18 September 2001 crackdown
Reporters Without Borders calls on the foreign ministries of the
leading democracies to mark tomorrow’s sixth anniversary of the start
of a wave of arrests in Asmara by summoning Eritrea’s ambassadors to
express disapproval for a crackdown that led to the suppression of
all freedoms and the imprisonment of more than 10 journalists in
unknown locations.
Governments that believe in press freedom should make a formal
protest about the complete secrecy surrounding Eritrea’s political
prisoners and the threats and extortion to which the Eritrean
diaspora and exiles and the families of political prisoners are
subjected, the organisation said.
“Eritreans need the support of the democracies in order to get
President Issaias Afeworki’s regime to loosen its grip on them and
their families,” Reporters Without Borders said. “This anniversary
must be used to show that press freedom and human rights are not a
luxury reserved for a few prosperous nations but a universal right.”
The organisation added: “It would be inconceivable if this
anniversary were to pass without any sign of solidarity with
Eritrea’s detainees from governments that should make at least some,
minimal demands on the countries that have embassies in their capitals.”
On 18 September 2001, the Eritrean government suddenly ordered the
closure of all the privately-owned media and began throwing their
executives and editors one by one into prison. For several weeks, the
political police waged a manhunt in the capital of Africa’s youngest
country.
Hundreds of government opponents have been held in unknown locations
ever since then. They include at least 12 journalists – Dawit Isaac,
Fessehaye “Joshua” Yohannes, Yusuf Mohamed Ali, Mattewos Habteab,
Dawit Habtemichael, Medhanie Haile, Temesgen Gebreyesus, Emanuel
Asrat, Said Abdulkader, Seyoum Tsehaye, Hamid Mohamed Said and Saleh
Al Jezaeeri.
According to the information available to Reporters Without Borders,
four of these journalists have already died in the 314 prison centres
scattered throughout the country. The few Eritreans who have managed
to escape or have been released say conditions in the prisons are
appalling.
Those who have not been arrested or who have not managed to flee the
country are forced to live under the yoke of an all-powerful
government. After the defection of several leading state media
journalists, the authorities began last November to arrest other
journalists suspected of staying in contact with the fugitives or of
planning to flee themselves.
One of the suspect journalists arrested at the end of last year,
Paulos Kidane of the Amharic-language service of state-owned Eri-TV
and radio Dimtsi Hafash (Voice of the Broad Masses), told Reporters
Without Borders after his release: "We were beaten and tortured in
prison for refusing to give the passwords to our e-mail accounts. In
the end we cracked because the pain was too much.” Kidane died a few
months later, in June, while trying to flee on foot across the border
into Sudan.
Daniel Mussie of Radio Dimtsi Hafash’s Oromo-language service has not
been released since last November’s crackdown. Eyob Kessete, a
journalist with the Amharic-language service of Dimtsi Hafash, and
Eri-TV editor Johnny Hisabu were arrested while trying to leave the
country clandestinely across the border earlier this year and are
still being held somewhere.
Even those Eritreans who manage to get out of the country continue to
have to submit to the government’s dictates. All members of the
diaspora are obliged to keep paying 2 per cent of their income to the
Eritrean embassy in the country where they reside. If they do not
comply, they are banned from ever returning home, owning any property
there or even sending packages back to Eritrea.
The families of journalists and others who flee abroad are exposed to
reprisals and there have been cases in which close relatives –
brothers, sisters or parents – have been imprisoned indefinitely and
denied contact with the outside world.
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ERYTHREE
Sixième anniversaire du 18 septembre 2001 : Reporters sans frontières
demande aux gouvernements démocratiques de convoquer leur ambassadeur
d'Erythrée pour lui signifier leur réprobation
Reporters sans frontières appelle les ministères des Affaires
étrangères des grandes démocraties à convoquer l'ambassadeur
érythréen de leur pays respectif, en commémoration des grandes rafles
qui ont démarré le 18 septembre 2001 en Erythrée, conduit à la
fermeture totale du territoire et à mené à l'incarcération au secret
de plus d'une dizaine de journalistes.
L'organisation demande aux gouvernements attachés à la liberté de la
presse de protester ainsi, officiellement, contre le secret absolu
imposé sur la situation des détenus politiques en Erythrée et le
chantage organisé envers la diaspora, les fugitifs et les familles
des prisonniers.
"Les Erythréens ont besoin du soutien des démocraties pour que le
régime de fer d'Issaias Afeworki desserre l'emprise qu'il maintient
sur eux et leurs familles. Cette date symbolique doit être utilisée
pour montrer que la liberté de la presse et les droits de l'homme ne
sont pas un luxe réservé à quelques peuples prospères, mais un droit
universel. Il serait incompréhensible que ce sixième anniversaire se
déroule sans qu'aucun signe de solidarité avec les prisonniers
érythréens soit donné par les Etats qui ont un minimum d'exigence
envers les pays qui disposent d'ambassades sur leur territoire", a
déclaré Reporters sans frontières.
Le 18 septembre 2001, tous les médias privés ont été soudainement
fermés sur ordre du gouvernement et leurs responsables ont commencé à
être jetés en prison, un par un. La capitale du plus jeune pays
d'Afrique s'est transformée en terrain de chasse pour la police
politique pendant plusieurs semaines. Depuis, en plus de centaines
d'opposants, une quinzaine de journalistes ont disparu dans les
geôles du pays. Ils s’appellent Dawit Isaac, Fessehaye Yohannes, dit
"Joshua", Yusuf Mohamed Ali, Mattewos Habteab, Dawit Habtemichael,
Medhanie Haile, Temesgen Gebreyesus, Emanuel Asrat, Said Abdulkader,
Seyoum Tsehaye, Hamid Mohamed Said et Saleh Al Jezaeeri. Selon les
informations de Reporters sans frontières, quatre d'entre eux ont
d'ores et déjà trouvé la mort dans l'un des 314 centres
pénitentiaires qui parsèment le pays. Les quelques Erythréens qui ont
pu fuir après avoir été libérés de prison font état de conditions de
détention effroyables.
Ceux qui n'ont pas pu fuir ou que la police n'a pas arrêtés ont été
contraints de vivre sous la férule d'un gouvernement tout-puissant.
En novembre 2006, suite aux défections de plusieurs journalistes
célèbres des médias publics, les autorités ont arrêté ceux qui
étaient suspectés d’être restés en contact avec les fugitifs ou de
chercher à fuir eux-mêmes. Selon le récit qu’il avait fait après sa
libération à Reporters sans frontières, l'un d'eux a été "battu et
torturé en prison, après avoir refusé de divulger les mots de passe
de [leurs] adresses électroniques". "Finalement, nous avons craqué
parce que la douleur était trop forte", avait-il ajouté. Paulos
Kidane, journaliste du service en amharique de la chaîne publique
érythréenne Eri-TV et de la station publique Dimtsi Hafash (Voix des
larges masses), est mort quelques mois plus tard, en juin 2007, alors
qu’il tentait de fuir à pied vers le Soudan. Daniel Mussie,
journaliste du service en oromo de Radio Dimtsi Hafash, n'est quant à
lui jamais sorti de prison. Eyob Kessete et Johnny Hisabu,
respectivement journaliste du service en amharique de la radio
publique et monteur de la chaîne de télévision publique Eri-TV, ont
été arrêtés alors qu'ils tentaient de passer clandestinement les
frontières du pays et sont toujours détenus quelque part.
Même lorsqu'ils sont parvenus à quitter le territoire, les Erythréens
continuent de subir le diktat du gouvernement d'Issaias Afeworki.
Tous ceux qui vivent en diaspora sont ainsi contraints de verser 2%
de leurs revenus à l'ambassade d'Erythrée de leur pays, faute de quoi
il leur est interdit de retourner sur leur terre natale, d'y posséder
un bien quelconque ou d'y envoyer des colis. Des représailles sont
exercées contre les familles de ceux, notamment les journalistes, qui
sont parvenus à s'exiler. Des membres de leur entourage proche, des
frères, des soeurs ou des parents sont incarcérés indéfiniment, sans
contact avec l'extérieur.
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Leonard VINCENT
Bureau Afrique / Africa desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
5, rue Geoffroy-Marie
75009 Paris, France
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