Nord Mali : L’Etat en panne de politique
L’Etat malien a montré ses limites dans la conduite de la question du nord. C
’est du fait d’une gestion informelle, solitaire et chaotique de ce dossier
que les autorités du Mali se sont retrouvées dans un bourbier.
Depuis l’attaque d’Abeibara qui marque un tournant, les Nations- Unis s’
inquiètent de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays et le Secrétaire
Général de l’ONU sollicite un rapport détaillé sur la question du nord Mali.
Le Médiateur algérien multiplie les contacts pour accélérer le processus de
paix, mais la multiplication des intervenants dans ce dossier ne lui facilite
pas la tâche.
Le Secrétaire général de l’ONU s’est déclaré préoccupé par les nouveaux
affrontements meurtriers qui ont eu lieu entre les forces gouvernementales du
Mali et les rebelles Touareg, au nord-est du pays le 21 mai 2008, et qui ont
fait de nombreuses victimes.
« Ce dernier incident souligne la nécessité urgente de trouver une solution
immédiate et durable à ce conflit récurrent afin que le Mali puisse se
concentrer sur ses priorités en matière de développement et sur la consolidation de
sa démocratie », indique un message transmis par sa porte-parole.
Le Secrétaire général espère recevoir bientôt un compte rendu détaillé de la
situation au Mali, suite à la visite que son Représentant spécial pour l’
Afrique de l’ouest, M. Said Djinnit, effectuera au Mali dans les prochains
jours.
De mémoire de spécialistes qui suivent la question du nord, c’est la
première fois que l’ONU s’intéresse de si près à la question au point d’envoyer un
émissaire, en vue d’un rapport détaillé.
Said Djinnit est un diplomate algérien qui fut Secrétaire général adjoint de
l’organisation de l’Unité africaine avant d’être Secrétaire chargé de Paix
et de Sécurité de la Commission de l’Union Africaine. A ce titre, il était l’
un des plus proches collaborateurs d’Alpha Oumar Konaré, l’ancien président
malien.
Cette implication de l’ONU est un pas vers l’internationalisation du
problème, or, il y a très peu de questions qui ont été traitées par l’ONU sans
dommage pour le pays. Par exemple les cas du Darfour, du Congo ou de Burundi.
Abeibara, un autre tournant
C’est la faute à nos autorités qui ont fait de la question du nord Mali une
gestion informelle. C’est parce que nous Maliens, nous n’avons pas pu gérer,
que le Secrétaire Général de l’ONU a chargé son Représentant spécial de
dresser un compte rendu détaillé sur la question.
Or, sait-on, l’ONU ne s’engage que dans des situations inextricables.
Cela veut dire que tous les mécanismes internes et mêmes sous régionaux ont
échoué. Mais que faire, si l’Etat est en panne de politique pour la gestion
du pays ? L’attaque de Abeibara marque à cet effet un tournant avec le retour
dans la rébellion des membres des unités spéciales et l’échec du processus.
Ils étaient dans le processus de paix, raison pour laquelle, ils n’ont pas
suivi Ibrahim Ag Bahanga et Hassane Fagaga. Pourquoi ont-ils retourné leurs
armes contre l’armée malienne?
Parce qu’il y a eu l’assassinat du Commandant Barka et de l’Imam Mohamed
Mossa. Le premier était un élément touareg de l’armée, un membre clé des unités
spéciales.
A ce titre, il était engagé dans le processus de paix, tout comme le Colonel
Ba Moussa, le principal meneur de l’attaque contre Abeibara, selon des
sources concordantes. Et Ba Moussa est également le frère de Mohamed Mossa qui a
été tué en compagnie du Commandant Barka.
Les observateurs sont nombreux à présumer que l’attaque d’Abeibara avait
une motivation qui s’apparente à la vengeance d’un frère dont l’assassinat a
provoqué beaucoup de soupçons et une crise de confiance dans la gestion de la
crise du nord Mali.
De sources proches des éléments déserteurs, après la mort du Commandant
Barka, il n’y a eu aucune assistance du gouvernement malien auprès de ses parents
et aucun officiel malien n’était à son enterrement.
La colère du frère de Mohamed Ag Mossa
Aussi, aucune Commission n’a été mise en place en vue d’enquêter pour
sanctionner les assassins, même si l’Etat avait promis cela.
Si cette commission avait été mise en place et que l’enquête avait évolué,
peut-être qu’on aurait pu éviter certaines complications qui n’ont fait qu’
embraser davantage la situation.
En tout cas, personne ne sait qui sont les membres de cette commission et
depuis quand a-t-elle commencé à travailler.
Ce qui nous autorise à dire qu’elle n’existe pas, à moins que le ministre
de la défense ne nous dise le contraire. Quelle est cette gestion des
questions de la nation ? Il doit être mis fin à cette gestion.
Pendant ce temps, les enfants d’autrui sont exposés dans les postes avancés
sous prétexte qu’ils ont choisi d’être militaire. L’option de porter l’
uniforme ne veut nullement dire qu’on choisit d’aller à l’abattoir, pendant que
la question du nord ne fait l’objet d’aucune gestion sérieuse.
ATT n’a-t-il pas dit qu’il veut faire la paix ? Si c’est le cas, nous
devons la faire sérieusement. Ou si nous faisons la guerre, il faut la déclarer et
la faire sérieusement alors !
Entendons-nous : dans la question du nord comme dans d’autres, il faut
mettre fin à la gestion chaotique des affaires publiques, la gestion informelle et
solitaire des questions nationales.
Entre nous, que viennent faire des tribus venues de partout dans ce dossier,
sous prétexte d’être ressortissants du Grand Sahara ? Ils ont certes
rencontré le président Amadou Toumani Touré, mais verront-ils Bahanga ? En tout cas,
jusqu’à notre bouclage, ce n’était pas chose faite.
Venus d’on ne sait où, que peuvent-ils régler dans ce dossier du nord ? Un
jour c’est l’Algérie, un autre c’est la Libye ou les tribus d’une virtuelle
république populaire su Sahara et un autre jour, ce sont les notables, et ça
va dans tous les sens sans rien résoudre.
Le challenge du médiateur algérien
Depuis son retour dans le dossier le 12 mai 2008, le Médiateur algérien (sur
lequel l’unanimité a été faite qu’il est le seul et incontestable
facilitateur, pour sa maîtrise de la question) a multiplié les contacts qui l’ont
conduit à rencontrer le président ATT.
L’ambassadeur d’Algérie au Mali, Abdelkrim Gheraeibe, Médiateur dans la
crise opposant le gouvernement malien à des rebelles touareg, a été longuement
reçu par le président ATT, le vendredi 23 mai, pour relancer le processus de
paix, nous confirme une source diplomatique.
Le Médiateur a également eu un long entretien, il y a trois jours environ,
avec le chef rebelle, Ibrahim Ag Bahanga, nous précise-t-on de source
crédible.
Des démarches sont entreprises pour rentrer en contact avec les assaillants d
’Abeibara, d’Ansongo, de Diabali et d’Aghel’hoc différents les uns des
autres.
B. Daou / Républicain du 26 Mai 2008
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