ESCALE DE MAITRE WADE A BAMAKO : "... La flambée des prix est une
manifestion de la mondialisation"
dimanche 13 avril 2008
par _Diarra DIAKITE_ (http://www.koulouba.pr.ml/_Diarra-DIAKITE_)
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Le Président sénégalais, Maître Abdoulaye Wade, a effectué le 12 avril 2008,
en début d’après-midi, une fraternelle escale technique à l’Aéroport
International de Bamako-Sénou. Maître Wade rentrait d’une tournée qui l’a conduit
notamment en Inde et en Arabie Saoudite.
A sa descente d’avion, le président sénégalais a été accueilli par son petit
frère, le Président Touré, le Premier Ministre, les membres du Gouvernement,
les Corps diplomatiques et consulaires accrédités dans notre pays, les
officiers supérieurs ainsi que par une délégation de la communauté sénégalaise au
Mali.
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Tête à tête entre les présidents Wade et Touré
Aussitôt finis les usages protocolaires d’accueil, les Présidents Wade et
Touré ont eu un long tête à tête au salon d’honneur de l’aéroport. Les deux
chefs d’Etat ont mis à profit cette rencontre pour échanger sur des
problématiques bilatérale, sous-régionale et internationale. Aux termes de leurs
échanges, le Président Wade a accordé une interview à la presse nationale dominée
par la question récurrente de la flambée des prix des produits de consommation
de première nécessité.
D’entrée, Me Wade a tenu à rappeler que la conjoncture n’est ni
ouest-africaine, ni même africaine. La crise actuelle, a précisé le président
sénégalais, n’est qu’une des multiples manifestations de la mondialisation. Et que, à
son avis, aucun groupe, aucun monopole fut-il le mieux organisé, ne contrôle
cette mondialisation. Et le professeur d’économie d’expliquer cette
mondialisation non maîtrisée par l’exemple du riz dont son pays importe bon an mal an
600.000 tonnes.
Selon le Président Wade, les pays asiatiques producteurs de cette denrée
connaissent eux-mêmes des difficultés d’approvisionnement de leurs marchés
locaux. Aussi, ont-ils décidé de retenir leurs productions pour satisfaire
logiquement leurs propres besoins de consommation. Et un bien se définissant par
excellence par la rareté, les prix du riz n’ont pas attendu plus pour faire des
poussées.
La solution à cette crise, a précisé le président sénégalais, c’est d’
envisager une dynamique locale. « Nous devrions pouvoir produire en quantité ce
que nous consommons d’autant plus que les terres de bonne qualité existent ».
Et Me Wade de rebondir sur la problématique de mise en valeur de ces terres
notamment à l’Office du Niger.
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Maître Abdoulaye Wade face à la prese au salon de l’aéroport
Le conférencier précisera par exemple que le riz produit au Mali est de
bonne qualité mais à un coût de production trop élevé. « L’idéal, dira-t-il, c’
est de créer un mécanisme sous-régional de péréquation qui pourrait faire face
au différentiel de coût par rapport au marché mondial. « Malheureusement,
avouera t-il, je n’ai pas pu me faire comprendre ou n’ai pas su me faire
entendre ».
Pour faire face à la conjoncture, les autorités de nos pays sont obligées de
renoncer à des taxes et droits (les exonérations) ou d’opérer des
subventions. Celles-ci, a expliqué Me Wade, ne sont que des solutions de court terme,
des solutions d’urgence qui ne sont pas tenables dès lors qu’il s’agit d’
envisager le long terme. En effet, expliquera-t-il, les subventions sont des
mécanismes de stabilisation des prix e font au moyen de ponction sur les budgets
d’autres secteurs aussi vitaux comme par exemple la santé et l’éducation.
Me Wade a annoncé un train de mesures qu’il va mettre en œuvre dans les
prochains jours pour dégonfler la bulle inflationniste. Mais sa conviction reste
que la solution est avant tout africaine. D’où, a-t-il dit, de remettre le
NEPAD dans le bon sens. NEPAD qu’il a comparé à une « belle Mercedes pilotée
par un mauvais chauffeur ».
Diarra Diakité
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