Cela fait maintenant deux semaines que le fondateur de Nouvellesdeguinee.com Mamadou Saliou Diallo, se trouve derrière les barreaux. Accusé de “diffamation et calomnie” par le ministre de la Justice, Cheick Sako, le journaliste a été arrêté mardi 19 juin par la direction nationale de la police judiciaire. Dans un article, qui a été supprimé quelques heures après sa mise en ligne, le journaliste accusait le ministre de la Justice d'avoir touché des pots-de-vin et obtenu un appartement en Espagne en échange de l'attribution d’un marché de construction d'une nouvelle prison.
“En Guinée, la diffamation n’est pas passible de peine de prison. La détention de ce journaliste constitue donc une violation flagrante de la loi sur la presse de 2010, dénonce Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Comment un ministre de la Justice peut-il accepter d’être à l’origine de la détention illégale d’un reporter? Mamadou Saliou Diallo doit être immédiatement libéré, sans attendre que l’affaire puisse être jugée sur le fond.”
Dans un communiqué
publié le 20 juin, l’Association guinéenne de la presse en ligne
(AGUIPEL) avait demandé aux autorités le “respect des procédures”
rappelant que “seule la loi sur la liberté de la presse est opposable
aux journalistes” accusés de délits de presse.
Le ministre de la Justice n’a pas répondu aux sollicitations de RSF.
Suite à la publication du dernier Classement mondial de la liberté de la presse
établi par RSF en 2018 dans lequel la Guinée (104ème) a perdu trois
places, le président Alpha Condé s’en était pris aux journalistes
guinéens, leur reprochant de présenter une image du pays qui “ne
correspond pas à la réalité”. Le chef de l'Etat se targuait alors qu’”aucun journaliste n’avait été arrêté par le gouvernement”.
https://rsf.org/fr/actualites/un-journaliste-guineen-illegalement-detenu-pour-diffamation
The founder and editor of Nouvellesdeguinee.com, Diallo was arrested
by the judicial police directorate on 19 June as a result of a
defamation complaint by justice minister Cheick Sako over an article
accusing Sako of taking bribes and obtaining an apartment in Spain in return for the award of the contract to build a new prison. The article was removed several hours after being posted online.
“Defamation is not punishable by imprisonment in Guinea so Mamadou Saliou Diallo’s detention is a flagrant violation of the 2010 press law,” said Arnaud Froger, the head of RSF’s Africa desk. “How can a justice minister let himself be responsible for a reporter’s illegal detention? Diallo must be freed at once, without waiting for a judicial decision on the substance of the case.”
In a statement issued on 20 June, the Guinean Online Press Association (AGUIPEL) called on the authorities to “respect procedures” and reminded them that “only the law on press freedom can be applied to journalists” accused of press offences.
The justice minister did not respond to RSF’s request for a comment.
After RSF published the latest World Press Freedom Index, in which Guinea fell three places to 104th positon, President Alpha Condé accused Guinea’s journalists of presenting an image of the country that “does not correspond to reality” and boasted that “no journalist has been arrested by the government.”
REPORTERS SANS FRONTIÈRES / REPORTERS WITHOUT BORDERS (RSF)
Arnaud Froger
Responsable du bureau Afrique / Head of the Africa desk
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