Allez! Haruna.

 

© Le titre pouvait être fait sous la forme affirmative, tant il y’a des faits aujourd’hui qui poussent à se demander si Dadis peut encore revenir en Guinée. Officiellement, les autorités guinéennes disent en chœur que « la santé de Dadis s’améliore, il parle à ses proches, reçoit des visiteurs etc… ».

Mais, au cours d’une conversation téléphonique cette semaine avec Guinéenews©, Idrissa Chérif, le porte-parole de la junte, interrogé sur la date du retour de Dadis en Guinée et sur la raison pour laquelle, jusque maintenant, Dadis n’a pas parlé à aucune presse, a répondu que « tout dépendait du roi Mohamed VI ».

Ne faut-il en déduire que le quitus du roi du Maroc est indispensable pour que Dadis quitte le royaume, même si les pronostics médicaux y sont favorables ?

Cette nouvelle position du Maroc, si elle se confirmait, marque une rupture avec « les raisons purement humanitaires » qu’il avait avancées pour recevoir le capitaine Dadis, blessé à la tête par une balle tirée par son aide de camp Toumba Diakité le 3 décembre dernier.

La question est d’autant plus légitime que le royaume chérifien ne réfléchira pas bien longtemps pour choisir entre ses intérêts avec les occidentaux, et livrer un chef militaire « africain », qui plus est, aussi décrié par une frange importante de sa population.

Aussi, un temps d’hospitalisation prolongé ne joue pas en faveur de Dadis, car il permettra la finalisation et la mise œuvre des recommandations onusiennes, qui seront faites sur la base du rapport de la commission internationale d’enquête sur les évènements du 28 septembre.

Et pour ne rien arranger, Toumba Diakité a affirmé cette semaine dans la presse étrangère que les massacres du 28 septembre étaient prémédités et un rapport accablant de Human Rights Watch publié le jeudi 17 décembre donne la qualification juridique de « crimes contre l’humanité ».

Deux semaines après sa blessure, beaucoup d’observateurs avancent aujourd'hui que Dadis s’est jeté dans la gueule du loup, en acceptant d’aller se soigner au Maroc, et que le choix d’un pays comme la Libye, réputée plus résistante aux pressions occidentales, eût été plus judicieux.

Dadis reviendra-t-il en Guinée ? Dieu, le Maroc et le Roi nous le diront un jour !