Le ministre de l’Energie et de l’eau : « La révolution énergétique est déclenchée à hauteur de plusieurs milliards de nos francs Â»
En marge de l’inauguration de l’éclairage public dans les localités de Niono, Séribala, Markala, Pelengana et Sébougou en 4ème région, nous nous sommes entretenus avec le ministre de l’Energie et de l’eau sur les grandes orientations de son département en vue de répondre à la demande assez forte en eau et en électricité. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le département est déterminé à vulgariser et à rendre accessibles l’eau potable et l’électricité. Parce que, selon le ministre Mamadou Igor Diarra, « si l’eau potable est source de vie, l’électricité est source de développement Â».
Monsieur le ministre, en compagnie du Président de la République, vous avez procédé, le 12 novembre 2009, à l’inauguration de l’éclairage public dans cinq localités de la région de Ségou. Après cette journée « Ã©lectrique Â», quels sont les sentiments qui vous animent ?
Mamadou Igor Diarra : Mon premier sentiment est un sentiment de très grande satisfaction parce que lorsque vous avez vu l’accueil chaleureux qui a été réservé au Président de la République pour l’inauguration de ces différents projets, on ne peut qu’en être satisfait.
Car, ça veut dire qu’on est venu répondre à un besoin légitime des populations. Par la satisfaction des besoins, nous changeons tout dans ces localités. Je me suis moi-même promené la nuit avant l’inauguration et je vous avoue qu’on était fier de regarder nos villes éclairées la nuit.
C’est le cas de Niono où il y avait un réseau qui a été renforcé, Séribala avec l’AMADER qui est un nouveau réseau. C’est pareil pour Markala, Pelengana et Sébougou.
Mon deuxième sentiment est que nous ressentons comme un encouragement de la part des plus hautes autorités et des populations de notre pays à aller plus vite pour satisfaire les besoins en électricité. Tout le personnel de mon département doit se sentir encouragé pour poursuivre ce chantier du Président de la République.
Je rappelle que le Plan d’éclairage public a été approuvé par le Gouvernement en 2005. Aujourd’hui, ce plan connaît une avancée significative et nous comptons l’accélérer dans les prochains mois.
Malgré les efforts déployés, la demande des populations reste encore très forte. Lors de l’inauguration de l’éclairage public de Sébougou, les habitants du quartier Bagadadji vous ont accueilli à la lumière des torches et lampes tempêtes, réclamant ainsi, à leur tour, de l’électricité.
Que comptez-vous faire pour ces populations et même pour tous les autres demandeurs ?
MID : Je crois que la meilleure réponse pour toutes ces populations qui attendent l’électricité est de poursuivre et renforcer tout ce que nous sommes en train de faire. Aujourd’hui, les conditions sont réunies à la faveur des grands ouvrages qui sont lancés tels que le projet d’aménagement hydroélectrique de Félou, le bouclage du financement de Taoussat, des deux centrales thermiques, mais aussi le renforcement des capacités de la centrale de Sotuba et la dotation du barrage hydro-électrique en capacités électriques.
A tout cela, il faut ajouter le soutien très important qui va révolutionner le secteur de l’énergie. Il s’agit d’un appui de 60 milliards de FCFA que nous avons reçu de la Banque mondiale.
Ce montant nous permettra d’abord de refaire tous les réseaux de Bamako et de Kati, et d’en installer autour de la ville de Kayes, Koutiala, Sikasso, Ségou et de toucher toute la zone de l’Office du Niger. C’est pour vous dire que très rapidement, les populations auront de l’électricité en quantité et à un coût abordable.
Je citerai enfin le projet d’interconnexion avec la Côte d’ivoire qui fait plus de 75 milliards de nos francs et qui connait un très bon état d’avancement. D’ailleurs, les premiers poteaux ne sont plus loin de Sikasso.
Il s’agit là d’un projet qui va amener l’électricité de Ferkéssédougou à Sikasso, Koutiala, Bla et Ségou. Il touchera l’ancien réseau interconnecté qui va jusqu’à Niono. Voici les multiples chantiers du département pour permettre de donner la meilleure réponse à tous ceux qui ont brandi des lampes.
Monsieur le ministre, l’AMADER ne constitue-t-elle pas un paradoxe car, au moment où vous félicitez la structure, certains la décrient au motif que le projet est arrêté dans certaines localités notamment Dioro où les factures seraient salées pour des populations démunies. Que répondez-vous ?
MID : Je tiens à vous rassurer que notre jugement sur l’AMADER est satisfaisant parce qu’il faut tenir compte, plus des chiffres que des cas isolés où il peut effectivement y avoir des difficultés. C’est un projet qui a été financé au départ par certains bailleurs de fonds dont la Banque mondiale à hauteur de 84 milliards de FCFA. Plus d’une centaine de localités sont aujourd’hui électrifiées par l’AMADER. S’il y a deux ou trois localités qui ont des difficultés, nous allons les gérer.
Vous avez évoqué le problème de coût et je pense que c’est ça le véritable problème. Quand vous utilisez l’énergie solaire et hydraulique, généralement elle n’est pas chère. Lorsque vous utilisez par contre l’énergie thermique, puisqu’elle fonctionne avec les hydrocarbures, il va s’en dire que le coût est plus élevé. Aujourd’hui, l’électrification faite par l’AMADER ne peut pas être comparée à celle que nous tirons des barrages hydroélectriques et des centrales. L’AMADER n’est pas une solution définitive mais une étape.
En effet, au fur et à mesure que le réseau va se renforcer, il y aura des transferts des installations actuelles de l’AMADER vers le réseau interconnecté. Ensuite, il y aura le redéploiement des installations actuelles de l’AMADER vers les zones les plus éloignées.
Je pense que l’apport de l’AMADER est appréciable et le Président de la République a instruit de faire une étude d’évaluation sur ce qu’un kw/h change en terme de contribution au niveau de l’économie locale. Je suis sûr que les résultats de cette étude seront intéressants.
Je dois cependant avouer que le projet se réalise dans le cadre du PPP (Partenariat public privé) qui concerne une catégorie d’opérateurs nouveaux et souvent jeunes qui s’est lancée dans ce secteur.
Leurs capacités se renforcent et je pense que c’est à la faveur de tout cela que nos résultats s’améliorent. Dans ce domaine le Mali représente un exemple. Des pays de la sous région viennent visiter nos installations et s’enquérir de notre schéma directeur pour voir comment, en si peu de temps, vulgariser l’électrification rurale dont le taux est passé de 1% en 2002 à 15% actuellement.
Monsieur le ministre, tout au long de cette journée d’inauguration, le Président de la République semblait très fier de vous. Pour preuve, il a tenu des paroles très aimables à votre endroit du genre « jeune et dynamique ministre de l’Energie et de l’eau Â». Ces paroles aimables vous mettent-elles au sommet de votre art ou vous les prenez comme un défi ?
MID : D’abord, je pense que les propos du président s’adressent à tout le personnel du département. Je suis très satisfait de travailler avec une équipe très dynamique et très engagée. Nous le faisons parce que nous sommes convaincus que nous avons la confiance des plus hautes autorités. Je reconnais que être jeune est un avantage.
Le Président de la République a fait confiance en notre génération. C’est pourquoi, je dis que tout ce que je fais s’inscrit dans le cadre de rehausser l’image de notre génération. Nous sommes engagés dans ce combat avec lui et pour le bien-être de nos populations.
Propos recueillis par Diakaridia Yossi
18 Novembre 2009.
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